La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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Musee Grevin, le cimetiere des jockeys de Longchamps dont les tombes minuscules ne doivent abriter que les petits vieillards ou des corps d'enfants. Sur les murs des chaumieres, le supplement lllustre du Petit Journal garde un ceil de cheval, fixe les sourires des reines disparues. D'une page a l'autre, les llabsbourg se poursuivent encore au milieu de dames blanches, de meurtres, d'archiducs emmures. Comment fuir sans qu'un refrain de preau, le geste dune jeune fille au lire a claire-voie evoquent les palais qui demeurent toujours de glace et de nuit ? « C'etait un nomme Lesurque, le heros du Courrier de Lyon... » Ne parmi les legendes, le caractere legendaire de l'enfant se developpe dans un rnystere que trahissent un en, un regard surpris. Peur des couloirs, effroi de Bonnot, pour lui l'imagination et l'actualite se confondent. Avant la guerre, apercevions-nous par la fenetre un homme ajuslant son monocle, la silhouette immobile d'une baraque de tir, nous songions aux espions glacials des magazines qui glissaient dans une maison d emballage aux cohs truques. Nous pleunons d'impuissance. « Pleurez, pleurez, petits enfants, vous aurez des moulins a vent », amsi nous consolerent des marchandes. Auiourd'hui, mieux que les gravures, les almanachs, les anecdotes d'lvrognes tetant une boule d'escalier, les films de Georges Melies ramenent le passe au present ; comme si rien ne s'etait passe, lis nous rendent une naivete, une fraicheur perdues. Reussites dun art en enfance, lis ont cet air inimitable qui fait croire a l'enfance de Tart. Les enfants terribles sement des haricots, attellent des hannetons dans leur case. Georges Melies decoupe des pantins en carton, construit un guignol sous son pupitre, a Louis-le-Grand. La crainte des consignes le pousse a mediter ses tours en cachette, a les jouer sans livrer son secret. II visite la villa des objets en vacances, pres de Blois, la maison ou les deplacements s'operent seuls. II recoit les confidences d'un prestidigitateur, il devient directeur du Theatre Robert-Houdin. Aussitot, les meubles bougent, les chapeaux filent, les portraits s'animent, les tables tournent, les instruments de musique donnent le la, les corps humains deviennent plus legers que l'air : c'est deja le Chateau de Mesmer. Dans le sous-sol du Grand Cafe, devant les premieres bandes, une sortie d'usine, Tarrivee d'un train en gare, l'arroseur arrose, Georges Melies comprend. M. Lumiere a invente le cinema expres pour lui.