La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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executee en grisaille, en passant par toutes les gammes de gris intermediaires entre le noir et le blanc pur. Cela les fait ressembler a des decorations funebres d'un tres etrange effet pour qui les voit la premiere fois. Les decors en couleur viennent horriblement mal. Le bleu devient blanc, les rouges, les verts et les jaunes deviennent noirs ; il s'ensuit une destruction complete de l'effet. II est done necessaire que les decors soient peints comme les fonds des photographes. La peinture est extremement soignee, a l'encontre du decor theatral. Le fini, l'exactitude de la perspective, le trompe-1'ceil habilement execute et reliant la peinture a des objets reels comme dans les panoramas, tout est necessaire pour donner l'apparence de la verite a des choses entierement factices et que l'appareil photographiera avec une precision absolue. Tout ce qui est mal fait sera reproduit fidelement dans l'appareil, done, il faut ouvrir l'ceil et executer avec un soin meticuleux. Je ne connais que cela. Dans les questions materielles, le cinematographe doit mieux faire que le theatre, et ne pas accepter le conventionnel. LES ACTEURS ET LA FIGURATION Contrairement a ce que Ton croit generalement, il est tres difficile de trouver de bons artistes pour le cinematographe. Tel acteur, excellent au theatre, etoile meme, ne vaut absolument nen dans une scene cinematographique. Souvent des mimes de profession y sont mauvais parce qu'ils jouent la pantomime avec des principes conventionnels, de meme que les mimes de ballet ont un jeu special qui se reconnait immediatement. Ces artistes, tres superieurs dans leur speciality, sont deconcertes des qu'ils touchent au cinematographe. Cela vient de ce que la mimique cinematographique exige toute une etude et des quahtes speciales. La, plus de public auquel l'acteur s'adresse soit verbalement, soit en mimant. Seul l'appareil est spectateur, et rien n'est plus mauvais que de le regarder et de s'occuper de lui lorsqu'on joue, ce qui arrive mvariablement, les premieres fois aux acteurs habitues a la scene et non au cinematographe. II faut que l'acteur se figure qu'il doit se faire comprendre, tout en etant muet par des sourds qui le regardent. II faut que son jeu soit sobre, tres expressif ; peu de gestes, mais des gestes tres nets et tres clairs. Des jeux de physionomie parfaits, des attitudes tres justes sont indispensables. J'ai vu de nombreuses scenes jouees par des acteurs connus ; ils n'etaient pas bons parce que le principal element de leur succes, la parole, leur faisait defaut dans le cinematographe. Habitues a bien dire, ils n'emploient le geste que comme accessoire de la parole au theatre, tandis que dans le cinematographe la parole n'est rien, le geste est tout. Quelques-uns cependant ont fait de bonnes scenes, entre autres Galipaux. Pourquoi ? Parce qu'il est habitue au monomime dans ses monologues, et qu'il est doue d'une physionomie des plus expressives. 27