La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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corporatifs, puis, tout de suite, les prevoyants, les pensent-vite, les gens qui marchent avec leur temps. Les revanchards des coulisses poussiereuses aussi se reveillerent sans tarder, esperant encore caser une replique, un gosier, une Iivre de blanc-gras rajeunisseur. En quelques jours, toutes les vieilles pancartes de circonstance furent repeintes a neuf et tous ces messieurs, prechant chacun pour la reconstruction de leur clocher, ne perdirent pas une occasion de nous ternir les oreilles avec. les grossieres formules : capiiaux engloutis, invasion americaine, loi du progres, genre inferieur, art du verbe-veriu latine, musique de sauvage, des millions dans la bouche, protegeons noire langue, que diable ! des milliers de chomeurs, mais le theatre ! Sans compter les lachetes du genre tout a rapprendre, on s';p etait fait, et moi qui nai pas de voix, ca ne durera pas, metions-nous \) vite des fois que ca nous reussisse mieux. Ces manifestations pitoyables nous ont permis d'avoir de nouveaux renseignements, des opinions fraiches sur nos contemporains. Y avait-il autre chose a faire qu'attendre avec plus ou moins de gourmandise, que chercher a savoir si l'invention etait belle, si le procede etait fidele, obeissant, agreable, si Ton allait pouvoir entendre des cris, des bruits, des voix ? II s'agissait de savoir comment on se defendrait contre 1'illusion des paroles prononcees, contre le haissable mensonge des mots, contre les mirlifichures d'une immonde litterature dramatique entretenue, perfectionnee, reguliere, a la mode, comme une jolie voiture de serie. II etait important de savoir avant tout le reste si le metteur en scene n'allait pas etre encore plus surement trahi qu'auparavant, si sa vision, son hallucination n'arnvant sur l'ecran qu'apres un nombre d'etapes plus considerable n'allaient pas risquer d'etre, cette fois, infailhblement transformed. N'allait-on pas obhger le poete a suivre des chemins tout traces, lui imposer un style esclave. des richesses et des faiblesses immanentes des appareils cinephoniques ? C'est avec cette preoccupation que j'ai ete amene a abandonner, avec les gens qui se demandaient, le menton dans la main, s'il etait contraire ou non aux lois de l'art de faire parler des images mouvantes, ceux qui se moquaient tranqmllement des recherches fanatiques auxquelles se livraient les mgenieurs pour obtenir au cinema parlant un realisme absolu. Naturellement j'ai toujours fui comme la peste, des les premiers mots, ces individus a mentalite d'ouvriersmecaniciens — la forme d'esprit au reste la plus appreciee de nos jours — qui vous declarent que c'est pharamineux, comment ? Vous n'y etes pas encore alles ? Mais mon cher, quel synchronisme ! II ouvre la bouche et exactement en meme temps qu'il articule « Ma-man » (nasales labiales, n'est-ce pas ?), pas 44