La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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pieces et des romans a succes. On continue a employer des vedettes de theatre d'une facon aussi insensee que dans les premiers jours. Les Allemands ont prouve que les bons acteurs de theatre ne font pas forcement de mauvais acteurs de cinema ; tout depend de l'usage plus ou moins intelligent que Ton en fait. A vrai dire, depuis les vieux jours de l'avant-guerre, l'influence de la France sur le travail et l'organisation du cinema americain a ete a peu pres nulle. Des Francais comme Tourneur, par exemple, et d'Arrast, ont plutot subi l'ascendant du cinema americain qu'ils ne l'ont modine en tant que personnahtes franchises. Rex Ingram, a Nice, a assimile le cinema francais avec ses pires caracteristiques : l'immobilite de carton de la structure et la douceatre inaction des interpretes. II faut attendre quelque chose de ce que Feyder fera a Hollywood, mais je ne pense pas qu'il modifiera beaucoup les methodes americaines. Maurice Chevalier, de son cote, pourra difficilement ajouter quelque chose aux comedies d'un Chaplin, d'un Langdon ou d'un Raymond Griffith. II y a eu cependant une authentique influence franchise sur le cinema americain, sur sa conception. File venait de Louis Delluc et elle fut exprimee par des ecrivains comme Philippe Soupault, Louis Aragon, Blaise Cendrars. En 1917, Robert J. Coady publia aux Etats-Unis un journal, The Soil. Coady railla les peintres americains, il leur dit qu'il fallait rechercher Tart americain dans le baseball, la locomotive, la boxe, les romans a dix sous de Nick Carter, les dessins d'enfants negres recueillis par lui, les bouffonnenes de feu Bert Williams, l'acteur de music-hall negre, et dans le cinema, le cinema de l'ouest sauvage, les serials haletants, pleins de chemins de fer, de J. -P. Mac Gowan, « Rio Jim », et les comedies de Charlie Chaplin. Les artistes americains s'etaient toujours sentis eloignes des milieux populaires, condition dangereuse pour la creation artistique. Coady s'efforqa vehementement de se rapprocher de ces milieux et d'entrainer a sa suite tous les artistes americains. II fut en cela sans doute influence par les artistes francais qui commencaient a decouvrir le cinema americain et son energique activite. Coady mourut et il fut remplace dans son exaltation de l'Amerique populaire par les editeurs de la revue Broom. L'enthousiasme de Coady pour la vie populaire americaine, c'etait Coady le personnage, mais son enthousiasme avait ete fortement stimule par celui des Francais. Dans The Soil, il publia des articles de Chaplin et de J. -P. Mac Gowan qui ne revelerent pas grand'chose. Les jeunes editeurs de Broom n'etaient pas congenitalement attires par cette Amerique tout a coup decouverte sur laquelle lis ecrivaient. Us enflaient leurs paroles, pousses par les eloges repetes de Philippe Soupault. L'Amerique intellectuelle avait eu, ou feint, un mepris superieur pour le cinema. Je crois que ce fut seulement quand Frank Harris revela que Charlie Chaplin avait lu la vie d'Oscar Wilde et sympathise avec les prisonniers politiques que les milieux cultives et les « radicaux » decouvrirent que Chaplin etait un artiste. De cette estime pour Chaplin date seulement le debut d'un mouvement d'interet pour le cinema chez les intellectuels americains. Les Chaplinophiles francais ont intensifie cette estime a tel point qu'il 56