La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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Americains ont un esprit trop direct pour les utiliser, les recomposer. Le cinema americain est litteral ; c'est pourquoi l'improvisation y a tenu une si grande place. Mais n'y aura-t-il pas un artiste qui pourra voir le vieux cinema, le western, le splapstick, le « boulevard », comme des mythes transformables, et construire avec un film robuste et plein de couleur. Si le metteur en scene de Jesse James avait eu ce point de vue, quel film ll aurait pu faire ! II nous a donne settlement un habituel Fred Thomson, un melange de Tom Mix et de Douglas Fairbanks. Les « western » plaisent parce qu'ils satisfont chez tout le monde des superstitions romanesques. Dans le meme ordre d'idees les films de Menjou attirent l'ceil romanesque des Francais. Ce n'est pas parce que Menjou est d'origine francaise, ni parce que son metteur en scene et son scenario viennent de France, mais parce que lui, l'acception amencaine du francais viveur, est aussi eloigne du francais reel qu'il Test de l'amencain. Menjou est un mythe americain, il pourrait etre un des elements d'un art cinematographique americain. Alexis Granovsky, empruntant au vieux theatre juif le caractere eminent rendu du juif riche, reussit a construire une piece pleine de couleur qui avait en meme temps une unite de rythme. Je demande qu'on utilise le cinema americain de la meme facon. L'enthousiasme francais n'a guere modifie les habitudes du cinema americain. Soupault n'avait pas besoin de se tourmenter au sujet du succes de Caligari en Amerique. Comme l'a dit Gilbert Seldes, cela influenca la critique et, j'ajouterai, cela permit aux cinemas specialises de vivre, mais Caligari n'apporta aucune modification au travail des studios ; les Americains n'ont pas cette sorte d'inspiration fantastique, ils sont incapables de la degager. Caligari fut simplement une date, et c'est heureux, car a Hollywood on emprunte les inventions des autres avec beaucoup de maladresse : on y a gache en peu de temps Tangle de prise de vue et, actuellement, les procedes francais de l'image multipliee et de la serie de surimpressions sont employes a tort et a travers, en particulier dans les films de Paul Fejos. Mais ou trouve-t-on l'influence de 1'opinion francaise sur la critique americaine maintenant ? L'enthousiasme des collaborateurs de Broom etait plus theorique que reel, on le voit en constatant combien peu de temps vecut l'interet qu'ils portaient aux arts populaires. A present ils ne parlent relativement plus de tout cela. Gilbert Seldes continue en partie a repandre l'esprit de Broom et, a NewYork, il existe un certain nombre de jeunes ecrivains qui font profession de leur admiration pour le cinema. Quelques-uns d'entre eux ont meme fait du cinema leur metier. Mais il manque a la plupart une connaissance de l'histoire du cinema et la faculte de penser sans confusion. S'ils font de grands discours sur la plastique, ils n'ont qu'une faible idee de ce que le mot plastique sigmfie, car lis ne sont pas assez familiers avec les autres arts. Fnfin, la critique cinematographique en general en Amerique est non seulement aussi pretentieuse, mais aussi fantasque qu'elle Test en France. Harry A. Potamkin. 59