La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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d'echapper a ce delire, elle et son splendide compagnon d'infortune qui gemit dans les fers par sa faute. J'aime aussi par dessus tout ces vents infideles ou fideles qui porterent a la cote, a la fin d'un singulier periple et d'un grand orage, les personnages de cette histoire, une nuit de l'Ecosse puritaine et de la marine a voiles, les remporta vers l'Equateur, et continuent d'emporter avec eux certains enthousiasmes de mauvais gout pour la grandiloquence, la simplicity, le charme des chevelures devallantes et des poignards suspendus sur l'abime. Un gosse qui tombe du del, il y a la de quoi lire ; surtout lorsqu'il s'agit d'un film vraiment drole comme celui-ci, et vraiment saugrenu, oil Ton voit un bebe, lequel s'en font d'ailleurs mais pleure abondamment, tomber des bras de sa mere dans ceux de Conrad Nagel puis passer par une serie de bras divei's> et toujours trepidants, enfant-paquet, judicieux accessoire pour tenir tout un monde en haleine et provoquer les aventures du plus haut gout. La caricature d'une femme detective specialised dans la recherche des enfants de contrebande est bien instructive. Voila, dirai-je, une comedie charmante, dont le propre est de se derouler sous le signe d'un humour eclatant, si rapidement, si follement, si faussement, que le spectateur est aussitot berne dans sa joie meme, c'est-adire qu'il rit toujours en retard sur l'image presente, tente de la rattraper, s'essoufle et enfin s'abrutit. Cela n'est pas negligeable. Enfin, et d'autant plus que des esprits toujours portes a la depreciation d'ordre historique qui consiste, l'auriez-vous cru, a « replacer » une ceuvre dans l'ombre de celles qui Pont ou precedee ou suivie mais plutot suivie c'est plus sur, enfin, je tiens particulierement a saluer une femme etrange et admirable, Olga PodlesnaTa, dans un film d'une parfaite et insolite grandeur : Le demon des steppes. 11 laisse sur son passage une marque brulante, quelque chose comme le tatouage profond et simple qui sillonne les bras revoltes des hommes parmi lesquels, dans je ne sais quel vent de terre, de steppes et de sauvagerie, dans quelle ecume de sang et d'espace la femme-bandit se fraie un chemin, a coups d epaules, de talons et de passions. Je ne pense plus du tout, croyez-moi, a Tom Mix, la fameuse attraction du cirque Barnum, Bailey et Co. Le demon des' steppes est un film dont il est permis de dire que nous n'aurons plus jamais 1'equivalent. 11 disparait dans le brouillard comme ses cavaliers dans la brume. C'est un film d'aurore et de brutalite, comme il peut s'en lever parfois sur certains pays qui limitent deux mondes, mais dont la frontiere est et sera toujours inagnifiquement trouble (1). (1) Je range a ses cotes un film qu'on ne vena sans doute jamais dans les salles de Paris, « Dura Lex », qui est joue par une femme prodigieusement laide et emouvante, sur d'autres confins sauvages, avec la stupeur de quelques homines traques, pour tout sommeil. 62