La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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LITTERATURE DE CINEMA Le cinema aura inspire la pire litterature. II suffit qu'un homme, semble-t-il, ait a parler d'un studio, d'un acteur, i\'un film, pour devenir aussitot la proie de I'imbecillite. Passe encore pour Ies professionnels. Gance, L'Herbier, Epstein, Dulac, s'appliquent a salir le cinema d'tine esthetique perimee. Rendons-leur cette justice : s'ils reussissent mieux ce degoiitant travail dans leurs ecrits que dans leurs films, ils n'atteignent pas a la virtuosite des theoriciens. En voici trois que l'actualite recommande a notre attention. Le premier, c'est Leon Moussinac. II a imagine que le cinema etait une invention marxiste et i! deduit sans peine Ies consequences ineptes qu'un pareil postulat comporte : 1° Que le systeme americain de l'acteur-vedette est une formule mauvaise en soi. Les Chaplin de la serie Mutual sont l'exasperation meme de cette formule. Quand le cinema nous a-t-il donne mieux ? 2° Que le film russe est bon parce que sa production est monopolisee par l'Etat. Alors que certains de ces films sont admirables parce qu'ils ont pour realisateurs Eisenstein, Poudovkine, Dziga-Vertoff et que d'autres sont execrables ou mediocres suivant qu'ils ont ete faits par Protozanoff ou par Taritsch, etc. 3" Que 1'U.R.S.S. est le seul pays ou il arrive a la censure d'interdire un film pour insuffisance artistique. Alois que cette censure est exercee dans les autres pays par les compagnies de production et d'exploitation qui se refusent a sortir un film qu'elles jugent mauvais. A en juger par leurs deplorables resultats, les deux censures se valent bien. 4° Que le sentiment de realite est indispensable a l'emotion, ce qui pousse, par voie de consequence, a decouvrir dans La Passion de jcannc d'Arc, « un parti pris de realisme ». Alors que ce qui nous touche dans plus dun film, c'est son caractere resolument absurde et, dans l'ceuvre de Dreyer, cette atmosphere de clinique, cette recherche de 1'abstraction et du depaysement dans le temps qu'on pent difficilement interpreter comme un souci d'exactitude. Arretons cette liste d'exemples. Ne nous amusons pas a relever d'autres erreurs qui proviennent du mauvais gout de l'auteur et non plus de ses convictions politiques. Admirons seulement la suffisance et la naivete dont fait preuve Leon Moussinac quand il donne pour titre a une compilation d'articles rapidement bacles : Panoramique du cinema. On y trouve exactement un resume en quelques lignes de I'activite cinegraphique de huit pays, le compte rendu de 14 films plus ou moins importants edites en 1927-28, quelques articles heteroclites sur divers sujets et de nombreuses epigraphes d'auteurs varies. II n'est parle de Chaplin qu'incidemment, de Sternberg qu'a propos de I'inferpretation de Jannings dans Crcpusculc de Gloire ; les noms de Stroheim et de Flaherty ne sont m6me pas cites. Mais Panoramique du cinema est encore une ceuvre fionnete a cote d'une Melodic silencieuse de Rene Schvvob. S'il existe un homme assez courageux pour lire ces 272 pages de phraseologie, on pent hi: promettre une recolte d'aneries de quoi alimenter pendant un an le sottisier de la critique cinegra 77