La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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phique. Toutefois, je doute qu'on decouvre mieux que ceci : « Chariot est la caricature d'un fou ». A l'ordinaire, la pensee de Rene Schwob se cache sous un tel fatras qu'il est bien malaise de la decouvrir. On renonce a la lecture de ces phrases peniblement tirebouchonnees et on envoie au diable ce faux pastiche du pire style critique, oil les mots sont continuellement pipes et vides de toute signification : « C'est que le cinema revele la continuite du discontinu ». « Mais Rembrandt tient plus du symphoniste que du peintre ». « Plus encore que l'espace, le cinema revele la duree », etc. II est a souligner que ce livre pretend aboutir, a travers son objet direct, a une glorification de Dieu. Tout chaud encore de sa conversion recente — et deja, mais insuffisamment, purgee par une autobiographic (Moi, juif) — Rene Schwob se delecte a comparer le Christ et Chaplin en passant par lui-meme a la faveur d'une pretendue origine juive qui leur serait commune ; a croire, a ecrire que sans la revelation du Christ, 1'effigie de l'homme ne pourrait atteindre qu'un but d'idolatrie et non un but artistique (pour justifier l'interdiction faite aux JLiifs de reproduire la figure humaine). Et de louer Dieu qui non seulement a cree le melon pour etre mange en famille, mais qui a voulu que son fils descendit sur la terre pour que dix neuf cents ans plus tard les bons Chretiens pussent tirer des effets esthetiques d'une invention mecanique. II est a peine necessaire de remarquer que ce livre n'est lui aussi qu'une compilation d'articles passivement mis bout a bout. Tous ces messieurs a opinions bien tranchees sont tellement convaincus de l'unite de leur esprit et de l'incapacite oil ils seraient de ne pas atteindre a Fimiversel a travers le particulier qu'ils se croient en droit d'attribuer apres coup une unite a un ensemble chaotique de balourdises hebdomadaires ou mensuelles. Comme l'esthetique de Rene Schwob est moins simpliste que celle de Leon Moussinac, le premier se contredit beaucoup plus frequemment que le second. Mais on ne peut guere en donner d'exemples. Le seul avantage que Rene Schwob semble avoir tire de son origine, c'est la faculte de n'ecrire que des phrases qui sont susceptibles de recevoir plusieurs interpretations dont deux au moins sont contradictoires, mais dont aucune n'autorise a croire que l'auteur ait vraiment voulu dire quoi que ce soit. Polymnie, de Jean Prevost, nous met en face d'un ouvrage compose assez soigneusement. Rien d'etonnant a cela. Jean Prevost est l'un de ces fournisseurs patentes auxquels les editeurs de collections s'adressent invariablement. A foiunir sur commande une biographie d'homme celebre, une introduction a la sixieme science, au septieme art on a la soixante-neuvieme maladie, il n'a pas manque d'acquerir des connaissances techniques sur la maniere dont il convient de rediger ces petits opuscules. Ce qu'il a vu tout de suite, c'est que l'auteur doit paraitre avant tout l'homme au monde le mieux renseigne sur le sujet qu'il traite. Jean Prevost n'y manque pas. Si les clients habituels des ecoles de cinema vereuses viennent a lire Polymnie, mil doute qu'ils abandonnent a l'instant l'escroc qu'ils out entretenu pour porter leurs economies a l'auteur de ce traite, en le suppliant de leur donner en retour quelques precieuses lecons. C'est que jamais personne n'aparle aussi doctement des contractions du petit zygomatique, ni donne le moyen de paraitre intelligent par la seule etude des masques mortuaires de Pascal et de Beethoven. Les femmes lui demanderont des precisions sur le moyen d'eviter que la peau du front ne se distende grace au claquement de linges mouilles et aux lotions astringentes. (Elles connaissent bien ces proce 78