La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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Stroheim tourne ensuite un film ou il n apparait pas et dont il n'y a rien a dire : Le passe-partout du diable. II aborde alors Folies de femmes et compte en faire une ceuvre semblable aux precedentes quand les resuitats financiers de 1 exploitation de la Loi des montagnes commencent a etre connus : lis depassent toute attente. A la faveur de la consideration qui I'entoure aussitot, Stroheim voit la possibihte de satisfaire un autre demon qui le tourmente. Jusqu'ici, nouveau venu, vaguement suspect, il a du se mouvoir dans les limites qui lui etaient assignees. Maintenant, Universal n'a plus rien a refuser a son reahsateur qui fait les plus grosses recettes, pas meme les 650.000 dollars qui vont lui etre reclames, acompte par acompte, au cours des dix-huit mois de travail que prendra la mise en scene de Folies de femmes. Ce nest pas impunement que Stroheim a voulu rompre avec sa jeunesse. A chacun de ses films, il cherche maintenant l'occasion d'evoquer un decor emprunte a ceux qu'il connut dans cette vie qu'il renie et la vision interieure, chez lui, marque tellernent le paysage qu'il ne doute pas un instant qua reconstituer celui-ci, trait pour trait, il va ressusciter pour les spectateurs les sentiments qu'il eprouva. Chez Stroheim, cette exigence, qui va jusqu'a la recherche dementielle du detail authentique, n a rien de commun avec l'affectation d'exactitude histonque ou geographique qui est habituelleauximpuissants. Elle vient seulement controler la deformation que son temperament impose sans cesse a la realite. En meme temps, Stroheim s'est purge de ce que ses haines d'adolescence pouvaient avoir de sentimental : il a renchen sur ses precedentes inventions pour mieux trainer son personnage de hobereau germain dans l'mfamie, il lui a ote le peu de courage et de desinteressement qu'il lui avait laisse. Maintenant, il peut se souvenir sans amertume immediate, de cette ville que son adolescence a preferee et c'est Vienne meme qu'il donne pour theme a son film suivant : Merry go round (Chevaux deBois). Seulement, il devient vite evident que lexploitation de Folies de femmes nest pas, a beaucoup pres, une aussi bonne affaire que celle de La Loi des montagnes. A decupler le cout d une prcduction, M. Carl Laemmle constate qu'il n'augmente pas necessairement ses benefices dans les memes proportions. Or Stroheim, qui vient de contraindre 1 Universal a donner la vedette a une inconnue, parait decide par surcroit a doter Holywood d un nouveau Prater, identique a l'onginal. II solhcite sans cesse des credits plus importants. II ne prend plus en consideration les interets de la firme qui lemploie, il est trop occupe pour son propre compte a bouleverser la marche du temps en reinventant la Vienne qu'il a connue. On decide de le congedier. Un Rupert Julian 22