La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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diatement acceptee pour telle, et deja suffisamment embarrassee de nuances? Quelle est done, je vous pne, 1 invention la plus audacieuse, l'mvention la plus profonde, de celle qui obtient l'apparence sans reproduction concrete ou de celle qui l'obtient par 1 usage pur et simple de lobjet qu'on veut evoquer? Cette question a seule fin d etablir quelques perspectives honnetes dans un debat brulant ou, bien entendu, d'autres verites sont en jeu, que je suis loin de meconnaitre. Avant toute autre, en voici une qui me parait grave pour les consequences prochaines quelle devra supporter. L'enregistrement des gestes, c'etait deja beaucoup, et plein de dangers pour l'homme reel. L'enregistrement des paroles et des sons, pour peu qu'il suive le meme chemin, pour peu qu'il opere les memes transformations, ce sera un fleau, et cest tant mieux. Je predis toutes sortes de catastrophes burlesques dans le comportement humain, a la derive, a la traine, a la remorque des machines autoritaires dans lesquelles une immense provision de mimiques sonores va etre jetee. Quand on aura ,( enregistre » le monologue tragique du heros aupres de sa lampe qui fume, sans crier gare, on s'amusera a le devider a lenvers, en commencant par la peroraison, mais non, pas du tout, a lenvers, je vous dis, comme un alphabet renverse, comme l'ecnture chinoise, comme un ongle retourne par une gamme partie de la droite du clavier. On s'amusera beaucoup, on balbutiera des excuses a la pellicule recalcitrante, on fera des prieres pour le retablissement de l'ordre. Mais lenvers vaut 1 endroit, et ll sera trop tard. Pensez aussi aux procedes du ralenti et de l'accelere dans ses applications sonores, et pourquoi pas puisqu'il s'agit de sons convertis en espaces. Songez alors au sel comique dont le mauvais plaisant pourra agrementer le drame, ou dont le maladroit pourra gratifier la comedie, ou dont linfame pourra habiller le documentaire d'actuahtes officielles. Songez a lintroversion des parties recitantes, a l'arbre qui s'abattra en murmurant une plainte de femme, ou une petite chanson guillerette, a la femme qui parlera comme un arbre s abat, avec des sanglots de branches et des dechirements de racines, songez un peu au bouleversement par l'exemple des lumieres que vous avez sur le comique et sur le tragique, lorsqu'un groupe de personnages hilares quant au visage sera dans le meme moment lamentable, haletant et douloureux quant a la voix et aux paroles emises, et songez au vice versa dans toutes les experiences que je viens de citer, 1 homme traque qui ngolera, la suppliante qui roucoulera. Songez aux dialogues acceleres au sein meme dune mimique habituelle, aux rephques ralenties dans les bras dune action vivement menee. Ah, ce ne sera pas toujours drole, et cest la que je voulais en venir. Sur le chemin de ces metamorphoses oil vous voyez, par 1'imagination, un souffleur affole courrir en brandissant son texte, et rendre son tabher audirecteurde ces 58