La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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lourds — des Damne's de i Ocean. Ne vous fiez surtout pas a ce titre grotesque et laissez-moi restituer son titre original, les Doc^s de New York a la tres belle histoire de Josef von Sternberg. Les personnages ne sont plus les memes la que dans les Nuiis de Chicago, lis n'essaient plus d amadouer la fatahte, de ruser avec la violence des evenements et des sentiments par les jeux les plus fins : ils subissent directement leur destin, sans abandon, sans bravoure, avec lourdeur, avec une telle innocence qu ils se sentent certainement libres. Lhistoire de ces gens est aussi imprevisible pour eux que pour vous : le soutier George Bancroft debarque un soir a New York avec lintention de ne pas perdre lunique nuit descale qu'il a devant lui. Ici, plus de cassages de gueules humonstiques, nous sommes loin des impayables aventures d A Girl in Every Port ou des degats traditionnels de livresse maritime. Bancroft a la gravite de l'homme simple et fort dont le seul souci est de trouver un entourage digne de lui ; il n'etale pas sa force surprenante, il en profite avec joie ou lutilise pour satisfaire son gout dune certaine ordonnance des choses. II repeche une fille malheureuse qui s'etait laissee glisser dans l'eau sombre dun bassin, il la prend sous sa protection, la soigne, la distrait, la pare et la remonte un peu en lui faisant ostensiblement lhonneur de son amitie, et aussi en lui en donnant des preuves ; et un amour desespere nait chez Betty Compson pour ce chic type. Sentant sa defiance, Bancroft pense a lui donner une joie reconfortante en lepousant sur-le-champ. On va chercher HymnBook Harry, le pasteur du port, et le manage a lieu dans le cabaret du Sandbar Hotel au milieu des nres, des huees et du degout egoiste, mais attendn, que toutes les poules et les hommes qui sont la ont pour ce couple. Cet espece de pari que jouent Bancroft et Betty Compson cache un admirable amour auquel ils essayent d echapper, mais qui eclate aux yeux de la triste assistance. Betty, confusement, se sent sauvee, mais, au matin elle ne parvient pas, malgre le secours des evenements, a empecher son amant d'aller reprendre son poste de chauffeur. A bord, a la premier observation dun chef, il se jette a la mer et regagne les docks a la nage ; il retrouve sa femme au tribunal, ou on lui demande d'expliquer un vol qui ne demande pas d explications ; soixante jours de prison vont le separer d'elle; ils se quittent sur une promesse. Pas un instant dans cette histoire, il nest tenu compte de regies de la morale etabhe : le coeur, le plaisir, l'orgueil, le sens de la dignite personnels seuls commandent aux etres qui y vivent. J. G. Auriol 11