La Revue du Cinema (1947)

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« genre » du film italien. Schématisation aussi incroyablement ingénue que hâtive et qui, selon toute probabilité, s'est formée non par l'étude directe de notre production mais d'après de vagues réminiscences et par ouï-dire. Classée parmi les vérités indiscutables, cette formule critique est restée plus ou moins valable jusqu'à nos jours; et quand les films de Rossellini et de Vergano, de de Sica et de Zampa ont paru sur les écrans, maintes perspectives bien ordonnées se trouvèrent soudain bouleversées. D'aucuns, ayant feuilleté en vain les textes sacrés de l'histoire du film, décidèrent qu'il n'y avait aucun lien entre les premiers films italiens et Rome ville ouverte, entre la Menichelli et la Magnani, entre les rabâchages historiques et romains et le réalisme poignant de Sciuscia. On a crié au miracle et l'on a vite attribué au trouble de la guerre et de l'après-guerre cette étrange et merveilleuse floraison, née de rien et destinée sans doute à retomber subitement dans le néant. Personne ou presque, hors d'Italie, ne s'est douté que ces oeuvres s'appuyaient sur un passé et qu'elles se rattachaient à un filon de notre tradition cifiématographique ; tant il est vrai que lorsqu'on présenta à l'étranger, parmi des films plus récents, le Quatre pas dans les nuages d'Alessandro Blasetti, on mit cette réussite de 1942 à l'actif de l'école baptisée néo-réaliste de l'aprèsguerre. On supposa donc que la guerre avait eu un effet bienfaisant aussi pour Blasetti, célèbre surtout pour la réalisation de cette Couronne de fer qui pouvait s'inscrire parfaitement dans le tableau conventionnel; et l'on décida que la guerre seule avait poussé cet artiste à se joindre au nouveau mouvement déterminé par les circonstances... Les auteurs de semblables élucubrations et inductions historiques n'auront pas été peu surpris d'apprendre que, dix ans avant Quatre pas dans les nuages, le même Blasetti avait fait Mil huit cent-soixante, film qui préfigure véritablement l'école néo-réaliste italienne; et pourtant à l'époque de sa création, 1932, Mil huit cent-soixante n'était pas un bourgeon éclos par hasard sur une branche dégénérée de l'arbre... Caractères du premier cinéma italien. En fait, dans les débuts mêmes du cinéma italien, les aventures dannunziennes et les mélodrames en costumes n'avaient épuisé qu'en partie la variété des motifs littéraires et documentaires et des ressources du théâtre et de la farce dont s'inspirait une production en continuel développement de 1905 à 1916. Les romans populaires et les feuilletons, les histoires édifiantes, les pantomines et jusqu'aux faits-divers (qui touchent toujours le cœur populaire en Italie) fournissaient les sujets de plus de la moitié d'une production qui, en 1909, atteignit deux cents bandes — sans compter les scène dal vero, actualités — et dépassa, l'année suivante, quatre cents films d'une longueur de cent à quatre et cinq cents mètres, produits par plus de dix maisons différentes (i). (i) Cf. les articles de Roberto Paolella dans Btanco e Nero, Vie année, n"» 8 et II -12, Août et Nov.-Déc. 1942, Rome. 12