La Revue du Cinema (1947)

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Sperduti nel buio (Perdus dans les ténèbres), film de Xino Marioglio ( 1 9 1 4) représen te le courant « réaliste », généralement tne'connu, d'une production parallèle à celle des films colossaux et grandiloquents. De chez nous, entre 1923 et 1929, ruinés sur le plan industriel, errant à travers l'Europe, coupés du pays par un oubli instantané et par la mode envahissante du film américain, quelques artisans, vieilles gloires des temps meilleurs, avaient par la force d'inertie et par amour de leur métier continué une difficile et précaire production de fortune. Combinaisons d'affaires mesquines, illusions désuètes, velléités condamnées à l'échec. Ils n'avaient pour eux ni l'élite intelligente repliée sur elle-même et très peu active, alors, dans le pays, ni de moyens industriels. La tradition exsangue qui entretint péniblement notre cinéma fut, en somme, artisanale. La seule voie sur laquelle une apparence de \-ie matérielle pouvait subsister restait cette production de caractère régional qui avait sporadiquement conservé une \'ie autonome. Ce fut dans ce climat que se formèrent, aux prises avec les difficultés d'un métier ingrat, deux de nos meilleurs metteurs en scène : Mario Camerini, déjà fort d'une certaine expérience dans le cinéma muet (i), et Alessandro Blasetti, qui avait abandonné le journalisme pour partir, donquichottesquement, à la conquête d'un cinéma où tout était à reprendre à zéro. Ces deux pionniers se fabriquèrent, à la force du poignet, des moyens d'expression, un style, une personnalité, en conversation solitaire avec la réalité italienne qu'ils étaient résolus à dépeindre. C'est seulement grâce à l'attachement passionné de ces hommes, à leur métier et à leur volonté de créer quelque chose de rien, au petit bonheur et risquant la faillite, que l'on doit les œuvres marquant la résurrection du cinéma italien. La tradition italienne du ' ' réalisme ' ' . Les débuts de Camerini et de Blasetti portent également l'empreinte du réalisme. Et il est symptomatique que, de cette époque à nos jours, chaque fois (i) Maciste contre le cheik (1922), Kiff Tehbi (1928).