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retrouvé dans ce film tant de qualités de notre cinéma actuel, nous sonunes heureux de voir que, sous le ciel d'ime même civilisation, ces diverses oeuvres sont réunies dans une même vérité de thème et de sentiment.
Le sujet de « 1860 » est ime révolution populaire, le soulèvement sicihen qui couronna l'épopée de Garibaldi, — histoire qui avait l'avantage de situer les circonstances épiques d'xm récit fondé sur des sentiments et des ressentiments étemels dans un des paysages italiens les plus nobles et les plus riches en possibilités picturales. Si, dans Sole et Terra madré, quelques comédiens professionnels soutenaient l'interprétation, dans ce fikn, les protagonistes ont été choisis parmi les habitants du pays, et l'émotion du récit surgit directement de la fascinante innocence de leurs visages.
Cette sincérité jaUhssante, Blasetti ne réussit pas à la retrouver dans Vecchia giiardia (Vieille garde, 1934) où il avait tenté de transporter un thème vaguement semblable à celui de « 1860 » dans l'époque contemporaine. La matière de ce film — nonobstant la bonne foi du réalisateur — était intrinsèquement fausse et il eut du mal à rendre les situations vraisemblables ; toutefois. Vieille garde contient de vivantes descriptions de la province italienne dont l'atmosphère particulière est suggérée en partie grâce à une utiHsation poétique du son.
Souvent, dans ses films en costumes, son heureuse habileté de peintre ne fut pas toujours soutenue par une construction solide du récit : toutefois, durant de longues séquences, une espèce de joie créatrice dans la composition des images et l'animation de tableaux éclatants emporte l'ensemble du spectacle sur un rythme aussi impétueux qu'énergique (ainsi le tournoi dans La Couronne de fer). Une Aventure de Salvator Rosa {1939), dont le scénario était mieux construit, se ressentait malheureusement — jusque dans une certaine altération de la qualité des images — du désir de faire américain, tendance qui a toujours constitué l'ambition erronée de nos cinéastes et a détruit la sincérité de leur inspiration.
En 1942, dans une espèce de sursaut, Blasetti rompit avec ce cinéma d'arrière-garde qui, de Retroscena [Coîdisses, 1939), à La Couronne de fer (41) et à La Farce tragique (42), commençait à l'étouffer d'une façon inquiétante. Ainsi retrouva-t-il un moment d'inspiration renouvelée dans un film qui lui fut proposé par le producteur Amato, curieux représentant de notre production, formé à l'école aventureuse du cinéma napolitain dont nous avons parlé plus haut.
Ce « film de tout repos «, dans lequel Blasetti ne voyait rien de particulier qui pût exciter son imagination encombrée par les tonnes de carton de La Couronne de fer, ce fut Quattro passi fra le nuvole ( Quatre fas dans les nuages, 1942), — histoire un peu grise, un peu naïve, mais au fond nullement indifférente ni terne dont il détailla les aspects proprement petit-bourgeois avec ime affectueuse minutie. Dans la très juste évocation de l'atmosphère (appartements économiques de la périphérie romaine, trains bondés, cars campagnards,^ etc.), Blasetti retrouvait, surtout dans la première partie du film, une verve, une fraîcheur d'observation et une aisance dans l'éllipse qui lui permettaient de donner une cadence allègre au récit. Dans la seconde partie, les.
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