La Revue du Cinema (1947)

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Visconti, Obsession : Clara Calatnaî. « De l'atmosphère que Visconti compose autour de ses créatures, il semble que celles-ci tirent l'air qu'elles respirent... » d'assiettes sales, de verres et d'écorces de pastèques; ou bien celle où Gino cause avec son copain « l'Espagnol » sous le tympan de l'église Saint-Cyriaque, festonné d'ouvriers couvreurs qui, dans le soleil, prennent des allures d'anges protecteurs... On pourrait accumuler les exemples, car cette volonté de donner vie à chaque détail afin d'animer le tableau nous semble caractéristique du style de Luchino Visconti. Cette vibrante intensité d'expression des choses qui entourent les personnages confère je ne sais quel mouvement à l'image, je ne sais quelle véracité insolite et quel relief symbolique à l'action. De l'atmosphère que, pour chaque scène, Visconti compose autour de ses créatures et dans laquelle il les plonge, il semble que celles-ci tirent l'air qu'elles respirent et la sève de leur existence. Et c'est cela qui donne au film sa puissance de suggestion et d'inspiration, irrésistible et mystérieuse, véhémente et insidieuse à la fois, enfin cette force de persuasion qui est le propre de l'art. Aujourd'hui, Visconti se trouve en Sicile, depuis plusieurs mois, avec une équipe réduite au minimum indispensable pour enregistrer les vues et les sons. Sans découpage, sans acteurs, il réalise La Terra tréma (La Terre tremble), film divisé en trois parties, la première sur la mer, la seconde dans les mines de soufre, la troisième dans la campagne. 41