La Revue du Cinema (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

intéressés eux-mêmes en aient conscience. Toute l'humanité qu'il nous dépeint a le même et unique destin. Comme la mort est derrière la porte d'une salle d'incurables, une chaîne de misère, de souffrances, de mort s'attache aux chevilles de ces enfants, seuls en face d'un destin qui les écrasera : il n'y a pas d'espérance ni de charité dans une telle condition humaine. Pourtant, la conclusion négative à laquelle arrive De Sica est trop passionnée pour être pessimiste, ou plutôt absolue. En d'autres termes, elle admet une aspiration à un monde nouveau, un monde que la douleur des personnages du film appelle comme en un chœur inconscient. Avec la triste aventure de Pasquale et de Giuseppe, de Sica a lancé ce qu'une terminologie usée désigne par le mot message. La passion avec laquelle il a \ai et raconté son film met en lumière la plus belle qualité du metteur en scène, c'est-à-dire le don de créer des situations et des personnages, au moyen d'un geste ou d'une réplique, qui prend ici la force expressive d'un véritable style. L'âme de ses créatures. De Sica la surprend, puis la divulgue dans une œillade, un sifflement, le plus léger réflexe. Et sa subtile compréhension des enfants est d'autant plus affectueuse qu'il devient sévère et implacable à l'égard des adultes égoïstes et méchants. Le personnel de la prison, le directeur hypocrite qui goûte la soupe, le surveillant qui accepte les cigarettes, le frère qui fait condamner le cadet, l'avocat qui parle seulement par devoir professionnel, les prêtres affolés autour de leur appareil de projection en flammes, tous sont odieusement esclaves de leur mesquinerie. Sur eux, les signes caractéristiques et les tics s'additionnent pour établir un signalement toujours plus cruel et leur misère morale se déchiffre sur leur face, d'après leur façon de s'habiller et à travers leurs gestes, pleins de marques indélébiles. Cela dit, il n'est pas question d'accorder aveuglément à Choucha tous les attraits de la perfection ni d'en oublier les défauts, dont quelques-uns sont assez graves : la lenteur de la description un peu confuse de la prison, par exemple, et la banalité de certains enchaînements et passages explicatifs, l'insuffisance du prétexte à l'inimitié des deux jeunes protagonistes et donc, par la suite, la pauvreté du dénouement. Sans doute ces défauts proviennentils du découpage mais on peut reprocher, d'autre part, au langage visuel de De Sica d'être un peu faible ou un peu négligé. Cette imperfection serait-elle, toutefois, plus grande encore, la violence du drame et l'ampleur que lui confèrent une noble colère et une éloquence passionnée (mais jamais entachée de rhétorique) en feraient toujours un des films les plus poignants et les plus importants de ces dernières années. Promesses. Des figures représentatives du courant néo-réaliste apparues seulement après la guerre, il est encore difficile de dégager les qualités véritablement originales; car Aldo Vergano et Giuseppe De Santis, par exemple, n'ont encore donné que des preuves brillantes mais non incontestables de leur talent. Auteur du sujet du premier film de Blasetti, Soleil, Vergano collabora ensuite avec Goffredo Alessandrini, attachant son nom aux deux ouvrages 48