La Revue du Cinema (1947)

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'iiiiii ifi RoisclLtn, Allemagne année zéro, témoignage personnel ou essai plus que reportage. tombait au combat. Il l'a tourne au milieu des troupes mêmes, avec des interprètes d'occasion, ce qui est particulièrement facile à Rossellini. Il ferait jouer des pierres. » A cela, en effet, il est parvenu dans Allemagne, année zéro, où les ruines de Berlin ont une existence fantastique qui agit sur la vie des habitants. Mais le cas de Rossellini est unique. Qu'il ne puisse faire école, on en a la preuve par sa méthode, faite d'absence de méthode; et ses veux pointus scintillent de malice, sous l'acceiit aigu du trait caractéristique de ses paupières, (juand on lui parle de la préparation de son travail, et il vous brave : — Je prépare le travail la veille, ou le matin même, c'est tellement préférable. — Vous ne découpez pas vos scènes à l'avance? — Pourquoi mentir? Vous croyez qu'il y a un mot de vrai dans ce que disent les gens qui prétendent écrire leur film en détail, tout au long, avant de tourner. C'est une blague. En tout cas, moi je suis trop paresseux pour le faire. » Cet orgueil affecté veut s'amuser à rejoindre la vanité des grands travailleurs. Il révèle, en tout cas, un goût de l'aventure, un désir d'éviter l'artifice qui, pour être périlleux, n'en sont pas moins vitaux chez Rossellini et expliquent le caractère particulier de son art : art d'un des premiers conteurs et essayistes de notre époque ; art d'un homme qui ne réduit pas le monde à une matière abstraite mais crée une 6i