La Revue du Cinema (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

relation vivante avec lui par le moyen du film, tout en ouvrant un débat avec luimême, auteur, et avec les autres, public. Cet orgueil reflète peut-être aussi, simplement, le fatalisme du méditerranéen qui connaît sa propre agilité d'esprit et la richesse d'un trésor hérité de générations séculaires d'un peuple de dramaturges en puissance, de conteurs et de poètes « naturels ». Il y a enfin que tout Italien croit en Dieu, ou au moins au miracle, même si son Dieu n'est pas conforme à celui de l'Église et que, comme saint François, il a un amour égal pour « toutes les créatures ». Par besoin de lancer une affirmation de virilité, Montherlant proclame quelque part que les choses tristes et lamentables, loin de l'abattre, l'exaltent. Semblablement, chargé d'une sensibilité quasi féminine, l'artiste italien possède en outre une faculté de faire face au malheur qu'il ne puise, étant donné les fluctuations de sa volonté, que dans cet amour quasi franciscain. Le Chant des créatures ne pouvait s'exprimer que d'un cœur italien chauffant une tête italienne. En descendant de l'Ombrie vers le Sud, prenons simplement les hommes qui sculptaient les sujets de la traditionnelle crèche napolitaine : ces artisans plus ou moins artistes mettaient autant d'habileté passionnée à extraire du bois une parfaite corbeille de fruits minuscules ou un canard avec toutes ses plumes que des têtes d'anges ou les mains suaves d'une Madone qu'Us adoraient comme leur propre mère et leur propre fille à la fois, pour consumer une franche idolâtrie d'amant. A u hasard des mille figures de la crèche napolitaine. Bien des familles de Naples ont conservé des collections étonnantes de ces pastori, personnages rustiques ou saints, liturgiques ou vulgaires, animaux f t accessoires du presepe, soigneusement peints et habillés, souvent admirables malgré l'excès de sentimentalité, parfois, d'un certain maniérisme baroque ou naturaliste. Comme nos santons de Provence restés, traditionnellement, plus primitifs, on les dispose, pour Noël, dans une crèche dont le décor, bien que classique, est renouvelé chaque année; et c'est un membre de la famille qui se charge à l'avance, parfois en secret, maniant la scie, le marteau, puis le pinceau des mois durant, de cet arrangement qui doit se révéler finalement plus ingénieux et plus prenant que ceux des années précédentes et des « metteurs en scène » rivaux. Examinant une des plus 62