La Revue du Cinema (1947)

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de Vivre en paix, enfin Les Rêves courent les rues que Mario Camerini v-ient de mettre en scène. Plus que le don de de\-iner les préoccupations de la grande majorité des hommes, Tellini possède celui de percevoir les résonnances particulières les plus profondes, dans l'intimité du cœur et de l'esprit humain, des événements ordinaires les plus énormes ou les plus ténus. Parfois, une seule phrase entendue en passant dans une rue ou rapportée dans un article de journal féconde en son imagination une histoire qui a des développements romanesques et poétiques aussi bien qu'un accent de \-érité universelle. Cet homme jeune a déjà une assez \'iolente expérience de la vie qui a donné à son hvmiour un ton parfois attristé, désespéré peut-être, mais jamais amer; il reste généreusement curieux de toutes les malices, les faiblesses, les lâchetés, le comique et, encore plus, de la bonté et de la pureté qui se manifestent tour à tour et en même temps dans un milieu troublé par certaines circonstances. Aura-t-il des capacités d'animateur égales à ses dons de scénariste ? Pour ceux qui saisissent la gravité du problème de la création cinématographique, à savoir : trouver par miracle un technicien qui capte puis restitue le ryi;hme et la poésie, le style et l'esprit d'un film tel qu'il est conçu, imaginé, vu et formé dans la tête d'un auteur — si nous sortons, bien entendu, de la production en série des films de consommation courante — , il est en tout cas intéressant de connaître les exigences d'un jeune écrivain comme Tellini à l'égard de ce qu'il considère comme un auteur de films digne de ce nom. — Tout d'abord, déclare-t-il, s'il y a une crise du cinéma, ce n'est pas parce que les personnalités manquent, mais parce que l'organisation industrielle du cinéma actuel ne permet pas à l'artiste de s'exprimer. Depuis bientôt quarante ans, on polémique chaque jour sans parvenir à répartir nettement les responsabilités et les compétences dans la production d'un fUm. Je crois opportun d'arriver à éclaircir la situation en fixant quelques points sur lesquels je suis d'accord avec un certain nombre de confrères de divers pays et, si je ne me trompe, avec la Re\'ue du Cinéma : Si, — 1° le cinéma est un art..., 2° le cinéma est la forme d'art la plus moderne et la plus adéquate au goût de la « masse » et à ses possibilités. C'est l'art de notre épxxjue, l'art de tous et, plus encore, avant peu, le cinéma finira par absorber les autres formes d'art et de spectacle. 3° Le resp>onsable d'un art ne peut être qu'un artiste. Comme tous les autres arts, le cinéma doit donc avoir son auteur responsable. 4° Cet auteur ne peut être qu'un artiste qui a besoin des moyens du cinéma pour e.xprimer sa personnalité, poussé par l'absolue nécessité de s'adresser au plus grand nombre d'hommes possible. Donc, est « auteur de films u celui qui, possédant une complète connaissance de tous les problèmes vitaux de l'industrie cinématographique et aussi une parfaite maîtrise de la technique, peut inventer, écrire et réaliser une production. 60 Si l'on n'oublie pas qu'avant d'être im art, le cinéma est une industrie, une production ne peut être considérable comme « œuvre de cinéma » que si elle est non seulement marquée par la personnalité d'un artiste, mais capable d'atteindre le public en profondeur, c'est à dire d'obtenir un grand succès commercial. 'j^ C'est à l'auteur de cinéma et à ses collaborateurs que doivent revenir les droits d'auteur des films. » Il est rare de ne pas voir l'artiste se détourner des questions d'argent après un bref coup de chapeau poliment hypocrite, exactement comme le marchand de films affecte un sourire de regret douloureux en constatant que le public ne respecte