La Revue du Cinema (1947)

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Anna Magnani et Federico Fellini (auteur du scénario) dans une scène du Miracle. n'entend rien. Mais, tout à coup, quelque chose de mystérieux se produit en elle : une impulsion soudaine la force à se tourner vers le panier que sa voisine porte au bras, rempli de pommes. Les yeux de la fille ne s'en détachent plus; l'orgue, l'église, tout a disparu. Il n'existe plus pour elle que ces pommes et ce besoin féroce, irrésistible, qui hurle en elle et lui fait prendre une pomme dans le panier, puis la contraint à mordre le fruit rageusement, spasmodiquement... Sa voisine se retourne à peine et hoche la tête avec pitié. La fille se lève, fend la foule, sort. Et elle reste là, devant l'église, à arracher à pleines dents des morceaux du fruit, à le ronger comme une chienne. Seule, avec sa mystérieuse envie... Un groupe de femmes est occupé à cueillir des citrons qui pendent, par centaines, dans la pénombre d'une vaste treille. Un peu plus loin, quelques enfants jouent. Mais la fille passe. On l'appelle « la folle ». Les enfants s'attroupent aussitôt autour d'elle. Les enfants lui plaisent; elle les aime d'instinct; et elle souffre de l'inconsciente cruauté avec laquelle ils la traitent souvent. Elle souffre, mais sans éprouver jamais de ressentiment ou d'aversion. Maintenant qu'ils l'entourent, elle veut jouer avec eux; elle veut les amuser. Comme cela, ils riront, ils seront contents et ne lui feront pas de mal. La fille commence à danser une danse primitive, un peu gauche. Les enfants rient et l'excitent. La fille rit avec eux et danse. Puis, brusquement, son visage se contracte en une grimace de douleur soudaine et lancinante. Elle s'arrête 21