La Revue du Cinema (1947)

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LA REVUE DU CINÉMA présente « Tous les oiseaux sont morts » Sujet de film dansé de JACQUES DONIOL-VALCROZE et JACQUES BOURGEOIS llluitratioui de Jacques Douiol-]'ali-i o:e Ce scénario est inspiré par une pari it ion musicale donl La \'alse de Ravel constitue l'essentiel. L'harmonie et la mélodie essayent désespérément de s'y organiser autour du rythme de la valse dont elles sont nées; il semble par instants qu'elles vont y réussir et que la valse va prendre forme, mais cet univers musical équilibré n'arrive pas à se construire et l'ensemble sombre dans une sorte de cataclysme sonore. Ce scénario ne prétend pas illustrer la musique de Ravel. Il cherche bien plutôt à suggérer l'existence d'un monde possible oit les luis seraient autres que celles de notre monde familier, mais tout aussi rigoureuses dans l'insolite. Ici la mélodie, l'harmonie et le rythme prenant valeur de lois physiques, l'œuvre s'apparente tout naturellement au ballet. Cependant, si la danse est caractéristique de ce monde évoqué, la chorégraphie s'intègre dans le récit où la plastique gratuite n'a aucune part. Ainsi la danse et le cinéma s allient pour devenir un langage qui cherche à exprimer une pensée pressentie dans la musique. Asile, asile, ô mon asile, ô tourbillon ! J'étais en toi, ô mouvement, en dehors de toutes les choses. (Paul Valéry. L'âme et la danse.} Sur une route qui ne menait qu'au mystère, dans un pays sans frontière, à une époque où les oiseaux ne font pas de nids, un homme marchait. Personne ne savait où il allait, ni qui il était. Dans la région, les avis restent partagés à ce sujet. On continue de l'appeler : l'homme noir, mais il ne'faut voir là qu'une survivance locale d'un goût ancestral pour le mystère, la sorcellerie et l'inexplicable. Le fait qu'il portait une sorte de collant noir et une grande cape de la même couleur peut seul justifier cette appellation vulgaire. On dit encore de lui qu'il était quelque dieu étrange descendu d'un ciel inconnu pour remplir une mission précise. Cette explication en vaut une autre, mais le plus honnête est encore de raconter ce qui est arrivé de la façon la plus exacte possible. Tandis qu'il se dirigeait vers le château, le vent se levait et faisait tourbillonner autour de lui des petits objets qui ressemblaient à des osselets, des dés, des billes, mais qui, en réalité, n'étaient rien de précis. 39