La Revue du Cinema (1947)

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science de ses dons extraordinaires. De retour à Rome, il y crée sa compagnie; et ce sont les tournées à travers l'Italie. Le succès \-ient vite. Tout le monde veut voir Fregoli. Ce qui est réellement miraculeux en lui, c'est la rapidité avec laquelle il parvient à changer de costume et à réapparaître en scène transformé, différent, la voix changée, le geste et l'allure toujours inattendus. Le voici : il sort de scène, à droite, sous l'aspect d'une vaporeuse jeune fille à robe de mousseline et ombrelle. Il revient presque instantanément, à gauche, au rj'thme d'un cake-walk : et c'est un frétiUant gandin monoclé qui poursuit la demoiselle. Puis on le revoit en jeune fille et, immédiatement après, de nouveau en gandin. Mais cela ne lui suffit pas : la demoiselle entre une fois encore ; elle est lasse, s'assied sur un banc et ouvre, avec afféterie son ombreUe. Aussitôt, sans qu'il y paraisse, Fregoli abandonne robe et ombrelle — qui continuent à suggérer la jeune fille, — . descend par une trappe et réapparaît en gandin. Il s'approche de la demoiselle, la main sur le cœur, et lui déclare sa flamme. La belle s'effarouche, elle proteste (c'est toujours Fregoli qui parle). Elle appelle au secours. La voix autoritaire d'un gardien de la paix retentit; le galant s'affole, s'enfuit... Et voici Fregoli en sergent de ville ! .\v(tc le temps, son art devient plus parfait, Fregoli chante : il est soprano, contralto, ténor ou baryton; il parle plusieurs langues; il interprète seul des spectacles entiers dont quelques-unes des opérettes les plus célèbres d'alors. Le rythme était sa qualité première. C'est ce qui lui a permis de fondre tous ses personnages en une sorte de «montage » scénique achevé, qui les liait intimement l'un à l'autre par le seul déroulement du récit. Fregoli accompagnait ordinairement ses spectacles de projections cinématographiques assez particuhères. La nouvelle invention l'intéressait fort. Il avait fait la connaissance de Louis Lumière quelques années plus tôt. Voici comment il raconte la genèse de tout cela, dans Mémoires de ma vie. [Memorie délia mia vita. Scénario, mars 1935, n» 3) : « Je me trouvais, en 1895, au Théâtre des Célestins de Lyon, quand on vint me dire, un soir, que Louis Lumière, dont j'avais déjà beaucoup entendu parler, occupait un fauteuil au premier rang de l'orchestre. Passionné de photographie et de mécanique comme je l'étais, j'envoyai mon secrétaire prier le savant de bien vouloir venir me voir sur le plateau. Une fois en sa présence, je lui demandai la permission de visiter son usine. Il acquiesça; et je me rendis chez lui le lendemain. » Il dit plus loin : « Après avoir reçu le baptême de Paris, les frères Lumière étaient aussitôt revenus à leur laboratoire de Lyon et y avaient repris leurs travaux afin de perfectionner 49 4