La Revue du Cinema (1947)

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tionnel ou antipathique. Toutes se confinent dans les sentiers battus, craignant la lutte avec un public devant lequel eUes tremblent — public au demeurant passif qui, bien souvent, consentirait volontiers à se laisser violenter — et se contentent de sujets et de héros de tout repos ou d'exhibitions qui tiennent plus de l'exercice de cheval de cirque que de cet art dramatique dont leur autorité et leur talent devraient leur faire un devoir d'imposer les manifestations les plus ambitieuses. On pourra nous objecter que les comédiens ne sont pas seuls responsables de cette pusillanimité et que producteurs et réalisateurs ont aussi leur part de responsabilité. Peut-être, mais quelles de nos comédiennes, si on les leur offrait, accepteraient d'incarner ces personnages qu'ont animé certaines stars américaines et non des moindres? (Les censures, associations religieuses, ligues, créent aux U. S. A. un réseau d'interdits considérablement plus dense que celui établi par notre censure et pourtant les audaces et les violences de certaines productions récentes de Holywood laissent loin derrière elles celle de notre production). Il n'est pas question de prôner l'audace pour l'audace et le scandale pour le scandale mais, si André Gide considère qu'on ne peut faire de bonne littérature avec de bons sentiments, on peut admettre que les imageries d'Épinal et les Veillées des Chmmières ne peuvent engendrer de bon cinéma. Les consciences pures n'ont pas plus d'histoire que les peuples heureux et il est certain que des personnages complexes et inhabituels seront des véhicules propres à mettre en valeur le talent et le tempérament des comédiens qui auront le courage de les interpréter et de les imposer. Nous aimerions pouvoir louer ici des créations comparables à celles que nous ont montré une Bette Davis ou une Barbara Stanwyck. C'est à l'occasion du dernier film qu'il nous a été donné de voir de cette comédienne que nous sont venues les réflexions précédentes. Malgré un titre (i) propre à attirer les foules, tout au moins dans l'esprit des exploitants français The Strange Love of Martha Ivers a passé à peu près inaperçu du public comme de la critique. Pourtant c'est bien un des films les plus curieux et les plus attachants que Hollywood nous ait envoyé depuis longtemps. Dès les premières images, nous nous trouvons plongés dans le climat du drame. Deux enfants, un garçon d'une douzaine d'années et une fille plus jeune se cachent dans un wagon de marchandises. Au moment où le train va s'ébranler, des policiers, à leur recherche, les découvrent, se saisissent de la petite tandis que son comi>agnon réussit à s'enfuir dans la nuit zébrée de pluie. L'enfant, orpheline, héritière de gros usiniers d'Iverstown est amenée devant sa tante et tutrice, femme rigide et dure, en perpétuel heurt avec la jeune Martha. Mrs Ivers (Judith Anderson) occupée à conférer avec son homme d'affaire Mri O'Neil, l'expédie dans sa chambre, remettant la punition à plus tard. Mr. O'Neil verrait avec satisfaction la fortune des Ivers revenir aux siens; aussi favorise-t-il toutes les occasions de faire naître l'amitié entre l'héritière et son fils Walter, petit garçon doux et IjTnphatique. Tandis que, dans sa chambre, Martha projette une nouvelle fugue devant le pusillanime jeune O'Neil, la fenêtre s'ouvre et trempé de pluie paraît Sam Masterson qui vient rechercher sa compagne de fuite. L'ne porte ouverte qui permet au chaton favori de Martha de s'échap (i) L'Emprise du crime : les exploitants aflcctionnent actuellement le mot crime — et semblent vouloir donner des raisons à ceux qui veulent voir dans le cinéma un élément de corruption de la jeunesse ( ! !) — Pourquoi traduire Ivy par le crime de Madame Laxton, etc., etc.. Si ce n'est pour des raisons publicitaires les plus haïssables. 59