La Revue du Cinema (1947)

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per est la cause du drame. L'animal poursuivi descend l'escalier lorsque Mrs Ivers, attirée par le bruit, survient et, apercevant la bête, l'assomme à coups de canne. Martha, folle de rage, se saisit de la canne et, sous les yeux épouvantés de Walter, en frappe la vieille dame qui s'effondre à la renverse dans l'escalier et se tue. Dans la confusion le jeune Sam s'est enfui laissant ouverte la porte de la maison. A Mr O'Neil qui les interroge, Martha, sans hésitation, répondra qu'un homme a assailli sa tante et s'est enfui par cette porte. Walter fasciné par sa petite camarade corroborera ses dires. L'homme d'affaires, fortuitement aidé par les circonstances, feindra d'être dupe du mensonge et aiguillera les recherches de la police dans ce sens. Les années passent, la jeune Martha devenue femme (Barbara Stanwyck) a épousé Walter O'Neil (Kirk Douglas). La fortune et la situation des Ivers a permis à Walter de devenir District Attorney. Ils forment aux yeux de leurs concitoyens un couple heureux et respecté. Seul le sang a cimenté cette union indissolublement, car ils sont non seulement liés par le secret partagé du drame qui a obscurci leur enfance, mais encore par la condamnation et l'exécution d'un innocent arrêté pour le meurtre de Mrs Ivers, au procès duquel ils ont été amenés à apporter un faux témoignage décisif. Cependant, Walter a toujours éprouvé pour Martha la plus grande passion, tandis que cette dernière ne ressent que dégoût et insatisfaction pour cet être faible que l'alcool rend encore plus veule. Les hasards d'im accident de voiture et d'ime soirée de désœuvrement à Iverstown remettent Sam Masterson (Van Heflin) en présence de ses compagnons de jeux qu'il n'a jamais revus depuis la nuit d'orage où il a fui la ville. Tout aussitôt, Martha éprouve pour Sam un sentiment dont les racines (plongent loin dans l'inconscient de leur commune enfance. Elle reconnaît en lui l'homme auquel son être aspire et, grâce à qui elle eût pu échapper à son destin. La jalousie de Walter surprend ce trouble et s'en émeut. Sam n'a-t-il pas été témoin du drame qui les lie et ne revient-il pas en maître-chanteur exiger le prix de son silence? C'est ce dont il persuade Martha. Il faut donc supprimer Sam. Ce sont les ombres, les rephs, les sifflements de ce nœud de vipères que nous expose avec une rare \'iolence d'images Lewis Milestone. Le réalisateur à' A l'Ouest rien de nouveau (1930) et surtout de The Front Page (193 1), dont nous n'avions pas revu de réaUsations importantes depuis de nombreuses années, trouve en Barbara Stanwyck une interprète dont l'intensité et la violence s'accordent avec son style brutal de mise en scène; comme dans The Front Page la tension du récit ne faiblira pas jusqu'aux dernières images — et Stanwyck ne craindra pas jusqu'au bout, l'odieux du personnage. Déjà, dans Baby Face, dans Double Indemnity elle nous avait montré avec quelle impudeur elle pouvait nous découvrir des profondeurs de conscience trouble et ces antres où grouillent les monstres; avec Martha Ivers, elle semble aUer encore plus loin dans l'expression des sentiments et des mobiles les plus complexes. Il faut la voir dans cette scène où, au cours d'une promenade dans les bois en compagnie de Sam, elle saisit une bûche enflammée avec la volonté de l'assommer, torche symbolique que sa main laissera bientôt échapper lorsque, malgré soi, elle défaillera sous l'étreinte de l'homme auquel elle jouait la comédie de l'amour. Il paraît difficile d'atteindre une intensité d'horreur telle qu'au moment où Walter, dans une de ses crises de dypsomanie, s'étant effondré dans l'escalier même où elle a commis le meurtre : Martha tend un revolver à Sam l'incitant à supprimer son mari; on croira à un suicide, elle * sera libre, ayant enchaîné à elle l'homme qu'elle désire et dont elle n'aura plus 60