La Revue du Cinema (1947)

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quent de certains effets parfaitement classiques auxquels ils ont simplement apporté quelques perfectionnements personnels. En revanche, les films de Renoir découpés, la plupart du temps, en dépit du bon sens et au mépris de toutes les grammaires, sont le style même. Leenhardt n'était pas homme à mépriser la forme ni même les règles, et je ne prétends point qu'on ne sente pas parfois une certaine gaucherie dans la solution d'un problème du découpage qu'un peu plus d'expérience lui eût permis de résoudre, mais, pour l'essentiel, il a parfaitement trouvé son style et la technique adéquate. Sa phrase cinématographique a une syntaxe et un rythme discrètement personnels et sa clarté ne doit pas tromper sur son originahté. Avec un sens admirable de la continuité concrète de la scène, Leenhardt sait en dégager à temps le détail significatif sans renoncer pour autant à la liaison aux ensembles. Romancier, Leenhardt eût été moraliste. L'écriture cinématographique retrouve en quelque sorte ici et par ses moyens propres, cette syntaxe de la lucidité qui caractérise tout un classicisme romanesque français, de La Princesse de C lèves à L'Etranger. Considéré comme descriptif, le découpage des Dernières vacances pourrait en effet souvent paraître élémentaire mais il est d'abord le mouvement d'une pensée où se retrouvent précisément résolues esthétiquement les contradictions les plus frappantes de la personnalité de Roger Leenhardt. S'il fallait chercher des références plastiques au lieu que littéraires, je comparerais les meilleures scènes dans Dernières vacances à ces gravures où l'observation du détail tire précisément sens et valeur de la clarté linéaire du trait. Partiellement peut-être influencé par Renoir (sa caméra sait ne jamais tuer la scène sous un scalpel de vivisection) Leenhardt s'en sépare pourtant, sans le renier, parce qu'il ne renonce jamais tout à fait à comprendre l'événement, c'est-à-dire à le juger. Le protestantisme héréditaire de l'auteur ne se décèle pas seulement dans la matière même du scénario et le cadre cévenol de l'action, il contribue à informer le découpage, il lui impose Roger Leenhardt. Les Dernières vacances. La tour dans la garrigue, sorte de château en réduction pour les jeux de l'enfance. 67