La Revue du Cinema (1947)

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formation des habitudes et des caractères nouveaux ? Je ne prétends pas posséder une formule magique, et je ne pose pas à l'éducateur ou au sociologue. Mais, avec d'autres hommes qui ont une profonde expérience du dessin animé, j'affirme que cet art agit sur l'ensemble des activités humaines. (...) Le domaine du dessin animé s'étend par dessus les frontières. Le dessin animé parle toutes les langues. Ce que nous faisons en Amérique peut être projeté en France ou en Allemagne, aux Indes ou au Japon, à travers le monde des enfants et des hommes. C'est là que le dessin animé d'art ou le dessin animé éducatif trouvent leur raison d'être. (...) Le monde des dessins animés est celui de notre imagination, un monde dans lequel le soleil, la lune, les étoiles et toutes les choses vivantes obéissent à nos ordres. Nous cueillons un petit personnage dans notre imagination et, s'il devient désobéissant, nous le supprimons d'un coup de gomme nonchalant. Nos matériaux sont tout ce que le cerveau peut imaginer et que la main peut dessiner, toute l'expérience humaine : le monde réel de la paix et de la guerre et les mondes de rêves, la couleur, la musique, le son et, surtout, le mouvement. C'est une activité fascinante, mais pour l'expliquer nous devons parler d'ergots et de feuilles d'exposition, de cadres et de croquis, de temps de base et de séances dans la boîte à sueur, de tempos acoustiques et d'oscillateurs d'audiofréquence. L'histoire même du dessin animé, conclut Walt Disney, est déjà un immense enchevêtrement de données. » Cet ouvrage, dédié à une des branches les plus vivantes du cinéma, coordonne une documentation très riche et très complète. Actuellement, c'est le seul livre sur l'histoire du dessin animé, Animated Cartoons (1924) d'E. G. Lutz et Der gezeichmte Film (1927) de Lutz et Konrad Wolter étant épuisés depuis vingt ans. Lo DucA et Maurice Bessy : v. Bessy. 8. Malraux. André : PSYCHOLOGIE DE L'ART : LE MUSÉE IMAGL NAIRE, 166 p., 86 ill., 20 pl. en couleurs, Albert Skira, Genève, 1947. Cet essai nous donne l'essence de l'esthétique de Malraux, une esthétique personnelle qui bouscule les limites des arts et exalte l'unité spirituelle et formelle de l'art. Le cinéma a sa place dans ce Musée imaginaire depuis que le « découpeur envisagea, au lieu de photographier une piè.ce de théâtre, d'enregistrer une succession d'instants; d'approcher son appareil (donc de faire grandir les personnages dans l'écran quand c'était nécessaire), de le reculer; surtout de substituer au plateau d'un théâtre le « champ », l'espace qui apparaît sur l'écran ■ — ^le champ où l'acteur entre, d'où il sort, et que le metteur en scène choisit, au lieu d'en être prisonnier. Le moyen de, reproduction du cinéma est la photo qui bouge, mais son moyen d'expression, c'est la succession des plans. » Les pages relatives au cinéma de ce livre figurent dans la plaquette Esquisse d'une psychologie du cinéma (v. « Bibliothèque » fiche 162, La Revue du Cinéma, no 9). 9. NuRNBERG, Walter : LA LUMIÈRE ARTIFICIELLE ET LA PHOTOGRAPHIE, 192 p., 133 ill., 150 schémas (relié). Editions Prisma, Paris, 1948 [Edition anglaise : Focal Press, Londres.] La théorie de l'éclairage est commune au cinématographe et à la photographie. D'où l'extrême intérêt, technique et esthétique de cet ouvrage. La qualité de ses images (il y a même un portrait de Barbara Stanwyck par Hurrell qui en dit plus long qu'un essai, ainsi que le portrait de G. K. Chesterton par Howard Coster) et la sûreté de ses données garantissent l'intérêt de ce livre pour les amateurs. L'édition est particulièrement soignée. [Voir : Bibliothèque fiche 169, La Revue du Cinéma, n^ 9]. 10. QuiGLEY Jr., Martin : MAGIC SHADOWS, The Story of the OriGiN OF Motion Pictures, 191 p., 27 pl. h. -t., Georgetown University Press, Washington, 1948. Cet essai, minutieux et bien illustré, fait le point sur la préhistoire du cinéma, depuis ses plus lointaines origines, jusqu'à Louis Lumière. L'aventure de cette invention est suivie con amore, ainsi que l'écrit Terry Ramsaye dans sa préface. Martin Quigley Jr. prend place parmi les historiens du cinéma. L'invention de la photographie, dans 76