La Revue du Cinema (1947)

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Nous n'en connaissons que les grandes lignes. Si ces films existent toujours, hormis ses collaborateurs et ses contemporains, personne, à ce jour, ne peut se vanter de connaître l'œuvre complète de Georges Méliès. Bulles de savon, Alcofrihas, L'Affaire Dreyfus, La Catastrophe du Maine, L'Homme à la tête de caoutchouc, Le Voyage à travers l'impossible, Le Brahmine et le papillon d'or. Le Tunnel sous la Manche, Le Voyage dans la Lune, Les Quatre cents farces du Diable, Cendrillon, Le Poignard fatal. Hydrothérapie fantastique. Le Palais des Mille et une nuits, Le Royaume des fées, font foi de la variété et de l'imagination des mises en scène et des trucages de leur auteur et, par ce qu'elles ont de commun, de l'unité de son oeuvre et de ses limites. Pauvre John est là pour nous rappeler que tout créateur a ses heures de faiblesse. Mais aucun de ces films ne compense l'absence de centaines d'autres, particulièrement d'œuvres aussi capitales de l'avis de leur auteur que La Civilisation à travers les âges. Les Incendiaires ou les premières fantasmagories. Il ne nous est donc pas possible d'avoir une vue totale de l'œuvre de Méliès. C'est pourquoi, si nous sommes d'accord avec l'histoire pour reconnaître la nécessité qu'il y avait de restituer à celle-ci la Star-Film, de la situer dans son époque, de déterminer les influences réciproques, l'apport de chacun, les motifs de son déclin sur le marché, nous n'en sommes pas moins d'accord avec la légende pour répondre à l'histoire qu'en un point Georges Méliès lui échappe et pour toujours. On ne peut, sans nuire à la vérité, étendre à la critique d'art des méthodes d'investigations qui n'appartiennent qu'à l'histoire. On ne peut se permettre de juger une œuvre d'art sans l'avoir vue. Il est scandaleux de laisser ainsi s'établir une légende nouvelle, d'autant plus pernicieuse que les films ne sont pas là pour se défendre et qu'elle semble s'étayer sur un amas de références qui lui donnent un faux air de sérieux. En 1929, sur la foi de quelques films retrouvés, Georges Méliès est entré vivant dans sa légende. Je doute qu'il puisse jamais en ressortir. 4