La Revue du Cinema (1947)

A la foire du trône (1906) le cincinatographe forci in. scénarios tournés dix ans auparavant, ne peut-on se demander si ce même phénomène ne s'est pas également produit entre igoi et igo6 pour les sujets de i8q()-igoo? Au cas où cette hypothèse s'avérerait juste, où des témoignages viendraient la confirmer, certaines coïncidences prendraient alors un tout autre caractère. On ne m'ôtera jamais de la tête cette opinion de Stiller : k Dès (ju'il s'agit du cinéma, tout vient de France, tout sort de l'Vance, c'est en l'rance (|u'il faut chercher les origines de tout. » Si, selon Georges Sadoul, au pays d'Edison, c'est le cinématographe Lumière qui déclencha le cinéma, pourquoi en serait-il autrement à Londres? Dans ce cas, si les films français des années 96-98 ont suscité l'école anglaise et sont à l'origine des genres que celle-ci a développés dans les années 90, n'est-il pas i:)rudent de se demander, tout en tenant compte des démarquages des succès anglais par Pathé que per.sonne ne conteste à partir d'une certaine date, s'il n'y a pas eu également rencontre et si nos pionniers de 1897, n'ont pas tiré, comme elle, les conséquences de leurs premiers essais? Ce qui expliquerait la tradition française qui fait de Xonguet le créateur du film-poursuite. Je sais bien : il y a le témoignage de Jasset. Mais il vient d'un homme ([ui débuta au cinéma en 1906 et c'est un phénomène courant de l'histoire du cinéma, dont l'exemple h plus classique est celui de Delluc et de notre première avant-garde, qu'une école étrangère influence par ricochet ceux (]ui ignorent la source initiale. Une fois pour toutes, dans l'état actuel de nos connaissances qui évoluent à chaque instant, toute théorie préconçue est dangereuse. Ce sont les films qui sont le cinéma. Pour écrire son histoire, il faut les avoir vus. ;\ (|uoi sert d'afiirmer, de ponti 7