La Revue du Cinema (1947)

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contraire, du Duc de Guise la source de tout l'art de Grififîth. Ce miracle est celui des trois plans successifs : — primo : la chambre du roi que traverse lentement, de gauche à droite, le duc ; — secundo : le cabinet dans lequel il pénètre à gauche, s'arrête pour en ressortir à droite; — tertio : et pénétrer par le fond gauche dans la pièce des Quarante-cinq qu'il traverse lentement jusqu'au premier plan à droite. Puis soudain, après un court ballet, le mouvement se renverse et les plans se succèdent à l'envers, de droite à gauche, pour aboutir rapidement du plan 3 au plan i, où l'action se fixe. Ainsi se succèdent trois plans à des rythmes divers correspondants à des mouvements dramatiques et sans qu'ils soient indispensables à l'action qui aurait tout aussi bien pu se situer uniquement, comme dans les deux films précédents de 1897 et 1902, dans la seule chambre du Roi. La\'edan, en voulant obtenir une progression psvchologique par l'entrée du duc dans la souricière, a provoqué le premier effet de découpage-montage dramatique du cinéma. Était-ce la faute du film d'art si notre cinéma ne sut pas en tirer les conclusions qui ouvrirent à Griffith les voies de l'avenir? Aujourd'hui encore, n'écrit-on pas que L'Assassinat du duc de Guise ne connaît pas, ne soupçonne pas l'art du montage? Tels sont les motifs pour les(juels Le Duc de Guise, qui marque un tournant dans l'histoire mondiale du cinéma, a connu un sort si contradictoire : évoqué avec respect à l'étranger par Griffith et les Scandinaves, rejeté par nos cinéastes des années vingt pour lesquels il symbolise les pires erreurs d'un certain cinéma, celui-là même qui n'avait pas su en comprendre la leçon. Henrj Langlois. Socictc Lumière : Le Jeu du pot cassé. 15