La Revue du Cinema (1947)

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marchent sans façon dans les flaques... Le roi, plus dégoûté, fait des manières pour les éviter, les enjambe, sautille au milieu. Enfin, en plein jour, il se penche vers Guise qu'il veut bien voir et que deux des gentilshommes ont soulevé par derrière pour le mieux présenter au roi. Henri III, près de son visage, alors étend la main et lui saisit à poignée sa fine barbe en pointe dans son gant noir, le secouant doucement, comme pour dire : « Hé, mon camarade, je te tiens. » La tête oscille un peu et les yeux du Balafré s'ouvrent alors grands et fixes, regardent le roi qui lâche la barbe et recule, terrifié. Ceux qui tenaient le duc et l'avaient soulevé, le lâchent, il retombe rudement sur le dos. — Il n'est pas mort, sécrie le roi, à distance, se mettant d'instinct derrière eux, il n'est pas mort ! » Un ou deux se sont précipités, déjà la dague au poing pour l'achever. Mais le roi les arrête avec vivacité : il ne pourrait supporter l'horreur d'un pareil spectacle. On lui obéit. Cependant, un, agenouillé, applique son oreille contre le cœur de de Guise. Il fait signe de ne pas faire de bruit, tout le monde se recueille pendant qu'il écoute... et de la main il fait signe que le cœur ne bat plus... Le roi respire plus à l'aise : « A la bonne heure ! » Un autre a ramassé à terre le petit miroir du duc, tombé de sa poche et le lui maintient devant la bouche quelques secondes... On le retire... il n'est pas terni... il est bien mort... Le Roi se rapproche de nouveau. Mais avant il commande, gêné par le fixe regard du mort : « Fermez... fermez-lui les yeux... » Un des meurtriers lui ferme les yeux, avec brutalité, comme de deux coups de pouce. Tous se sont écartés pour laisser le roi en jouir à son aise. Le roi en fait le tour, lentement , suivi de son petit chien qui flaire le cadavre. . . Il commande à un de ses gentilshommes de le mesurer. Celui-ci le mesure avec son épée et cela donne presque deux longueurs de lame. Alors le roi s'ébahit de terreur et de considération : « Qu'il est grand ainsi à terre !... qu'il est donc grand ! « Et, soudain, il lui vient une idée : « Fouillez-le, voyons donc ce qu'il a sur lui. » Mais, auparavant... « Attendez, Messieurs... toutes ces émotions... ah î il n'a plus de jambes... il s'assoirait bien. » On lui glisse un tabouret, en face du corps, et il s'y assoit. « Là... allez, maintenant. » Le roi, pour ne pas mouiller de sang ses semelles, tenait ses pieds levés, posés seulement du coupant du talon sur le parquet, un des gentilshommes lui met sous les pieds en coussin, le manteau du duc, pour qu'il puisse poser ses pieds à plat. Il dit merci de la tête. On fouille maintenant le duc, tout en le déshabillant à moitié, on montre au roi les trous d'épée dans le vêtement et aussi les blessures dans le torse... «Là... Sire... tenez et là... et là... « A chaque blessure, un des gentilshommes reconnaît son ouvrage personnel et le revendique : « Ce coup-ci, c'est moi, avec mon épée... celui-là, c'est moi, avec ma dague, » et on brandit l'arme à l'appui de l'assertion. Sur une des plaies, il y a contestation : ils sont deux qui prétendent chacun que le coup est de lui, et chacun montre sa dague, affirmant : « C'est la mienne ! » Alors, le roi : « Nous allons bien voir ! » Il fait signe à un de s'approcher, il regarde le profil de sa dague et lui commandant de la rentrer doucement et un peu dans la blessure, l'autre cjui a compris, exécute l'ordre royal, et on voit effec 30