La Revue du Cinema (1947)

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dormait un soldat, une grosse poignée de cette paille dont il fait, en la tordant, une croix qu'il vient poser sur le corps. Puis un autre commande de verser de l'eau dans un baquet, et quand c'est fait, il se lave les mains. Tous les gentilshommes qui ont pris part au meurtre en font autant, au même baquet, manches retroussées, en riant, tenant des propos, se montrant chacun des égratignures. Ils s'essuient les mains et un soldat, requis, vide le baquet par une fenêtre. Cependant les soldats, peu à peu enhardis, se sont rapprochés. — Qui est-ce? » Ils voudraient bien voir. Un des gentilshommes comprend leur désir, soulève et rabat sur la poitrine du duc le pan de manteau qui lui cachait la face. Saisissement de tous : — C'est le Balafré ! » Le gentilhomme ramène le manteau sur le visage et soudain, il a une idée qu'il communique tout net, du geste, à tous ses camarades : — On va le brûler !... là, dans la cheminée. » Idée acceptée avec enthousiasme. ■ — C'est cela, tout de suite. » Soldats et gentilshommes confondus dans un même élan, tous s'y mettent. Pendant que les uns disposent des bûches, rajoutent des fagots, les autres s'emparent du corps par les jambes, les bras, la tête, l'enlèvent de la table, le portent jusqu'à la cheminée et après l'avoir un peu balancé, l'y lancent en travers des bûches où, aussitôt il flambe... Et, comme tous s'écartent à cause du grand dégagement de chaleur et de fumée, à cette minute, une femme échevelée, folle, hurlante, se précipite... fend les groupes, échappe aux mains de ceux qui essaient de l'empêcher d'approcher... arrive jusqu'à la cheminée, regarde le corps sur le bûcher, comprend... lève les bras au ciel en poussant un cri d'horreur et tombe raide en arrière dans les bras des soldats qui l'emportent, inanimée, chevelure pendante. C'est la marquise de Noirmoutiers, dans la même tenue qu'au premier tableau. . Henri Lavedan. 32