La Revue du Cinema (1947)

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ANDRÉ CAMP Aperçus sur le Cinéma mexicain Il est désormais inutile de « découvrir le cinéma mexicain, depuis la révélation de Maria Candelaria (Cannes, 1946). Une question se pose maintenant, celle de savoir si Maria Candelaria n'a été qu'une brillante exception au milieu d'une production encore balbutiante ou bien l'expression d'un art atteignant sa maturité. Le cinéma mexicain possède les possibilités matérielles et les talents pour être majeur. Cinquante sociétés de production, les meilleurs photographes du monde, des studios perfectionnés (Azteca, Cuauhtemoc, Tepeyac) , des groupes de techniciens excellents, des extérieurs à portée de caméra, de la pellicule à discrétion. \oï\k pour les possibilités... Depuis 1934, alors que Sol Lesser, avant Mary Seat on, sélectionnait les meilleures séquences de Que viva Mexico? [Tonnerre sur le Mexique) dans les 60.000 mètres tournés par Eisenstein, le grain jeté par le cinéaste russe a porté ses fruits. Dans ces premières années, que l'on peut qualifier d'apprentissage, l'influence russe est déterminante sur la formation artistique de la jeune école m\\i:aine. La personnalité d'Eisenstein y est, certes, pour quelque chose. Il a pénétré remarquablement l'âme indienne à travers les ciels et les paysages (souvenez-vous des nuages de Tonnerre sur le Mexique) ; mais son empreinte a été d'autant plus forte qu'à cette époque le Mexique, au sortir d'une révolution populaire, était politiquement orienté vers Moscou. Cela explique les préoccupations sociales qui se font jour encore dans le cinéma mexicain actuel. Cependant l'embourgeoisement progressif du régime révolutionnaire et l'action économique du voisin yankee permit à celui-ci de prendre une part prépondérante dans l'installation technique et l'organisation financière des studios mexicains. L'artiste russe avait donné l'impulsion, l'homme d'affaires de Hollywood permit la réalisation en imposant son matériel et ses méthodes. Mais c'est la dernière guerre qui, l'affranchissant finalement de cette tutelle, a permis au cinéma mexicain de trouver sa véritable voie en devenant national. Il ne \ise ni à l'universel, ni au définitif. C'est là sa grande originalité. Il est mexicain avant tout. Je dirai mieux, il est indien. Pour la première fois dans l'histoire du septième art, le cinéma devient l'expression même d'un peuple et de ses aspirations naissantes. Il dépasse les limites de l'art pur pour remplir une fonction sociale. Cette fonction, au reste, n'a rien à voir avec la propagande des états totalitaires ou en guerre, amenés à utiliser l'écran comme la presse ou la radio. Pays jeune par ses possibilités et ses ambitions, le Mexique est aussi une vieille terre oîi les civilisations se sont accumulées sans se détruire et s'enrichissant mutuellement. Ses traditions artistiques sont millénaires (les premières fresques de Teo 33