La Revue du Cinema (1947)

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C'est une jeune institutrice rurale (Maria Félix) qui subit la leçon en se rendant à la convocation du Président de la République, qu'on nous présente de dos. Après un discours édifiant sur les beautés de son apostolat, le Président lui révèle le but de sa mission. Il l'a désignée pour un \ùllage perdu, où règne en despote un président de conseil municipal alcoolique et brutal. Quoique atteinte d'un mal incurable, notre héroïne part sans hésiter. A Rio Escondido, elle trouve l'école transformée en écurie et la population réduite en esclavage. Avec l'aide d'un jeune médecin qui accomplit son stage cixaque dans la région et d'un vieux prêtre déclassé qu'elle réhabihte, elle sauve les malheureux villageois auxquels elle insuffle sa propre confiance en eux et dans les destinées de la patrie. Le tyran municipal est massacré, elle-même meurt à la tâche, avec la bénédiction présidentielle, et le peuple lui élève un monument. Je sais bien que la propagande est rarement génératrice de chefs-d'œuvTC. Je sais bien qu'Emilio Fernandez a cherché à toucher le public mexicain et non les esthètes des autres pays. Je sais bien qu'Indien lui-même, c'est la rédemption de l'Indien qu'il prêche avec les moyens d'expression dont il dispose. La cause est noble, mais j'ai peur qu'elle pousse les réalisateurs dans une impasse dont ils ne pourront plus sortir. Ou bien ces derniers se contenteront de faire du cinéma en tenant compte des problèmes particuliers et des possibilités locales : et dans ce cas, le film mexicain n'a pas fini de nous étonner et de nous convaincre; sa place sera comparable, dans le Nouveau Monde, à celle du cinéma italien dans l'Ancien. Ou bien il se repUera sur lui-même et bornera ses ambitions à celles des manifestes sonores et animés pour les gens simples, au.xquels on se croit obligé de présenter des œuvres simplistes. \'oilà le danger et voilà pourquoi Rio Escondido indique un tournant dans l'évolution du film mexicain de qualité. Sans jouer au prophète, en jugeant d'après les résultats et non les éventualités, je crois qu'on peut faire confiance à l'auteur de Flor Silvestre et de La Perla, qui dispose d'un photographe unique et d'un groupe d'acteurs non négligeables. Cependant, ce ne sont pas les films de cette catégorie qui ont la plus grande audience du public. Il a fallu que Maria Caiidelaria soit primée en France pour qu'elle obtienne, dans son pays d'origine, un succès de curiosité. J'ai eu la plus grande peine à voir Enamorada qu'on donnait à la sauvette, un jour seulement, dans des salles de faubourgs. La Perla a tenu l'affiche plus longtemps à New York qu'à Mexico. Si Emilio Fernandez est tenu pour le premier cinéaste de son pays et Figueroa pour le meilleur photographe du monde, tous deux sont considérés mais peu appréciés et pas suivis. On ne peut pas encore dire qu'ils aient fait école, car l'on n'aperçoit pas de nouveaux venus qui puissent rivaliser avec eux. Cela ne signifie pas que l'œuvre entreprise ne leur survive pas. Le prestige acquis dans les milieu.x intellectuels et le rayonnement qu'ils peu\ ent avoir au delà des frontières de leur pays rend leur effort familier à un nombre croissant de leurs compatriotes. Néanmoins, ce sont les ouvrages sans prétentions artistiques ou idéologiques qui sont, en fait, les plus prisés, qu'il s'agisse de films comi(]ues, musicaux ou d'action (espèces de icesterns « rancheros » fondés sur des épisodes de la Révolution). Ces films, en général, offrent l'avantage d'être tournés à peu de frais et rapidement. (50.000 dollars et quatre semaines contre 160.000 à 240.000 dollars et six semaines pour ceux de Fernandez). Ils sont très nombreux, une chanson populaire leur sert souvent de prétexte. Dès qu'une vieille romance comme La Barca de oro, qui date de l'époque de Maximilien, ou une rengaine inspirée par un fait divers comme Yo maté a Rosit a Alvirez ou autre chanson typique « corrido » comme celui de Juan 37