La Revue du Cinema (1947)

Dolorès del Rio dans Les Abandonnés de Fernandez. (|u'il rappelle par certains cotés sans être écrasé par ce rapprochement. On a prétendu (lue le comique de Cantinflas n'était pas un bon article d'exportation. Ce n'est pas sûr. Il amuse tout un continent et, même en Espagne, ses films connaissent un énorme succès. En France, rexjîérience des Trois mousquetaires n'a pas été concluante. Il faudrait en tenter une nouvelle avec El Gendarme dcsconocido, incontestablement son chef-d'œuvre, ou a\Tr A volar, joven (jui est la version mexicaine de notre Ademaï aviateur. El Gendarme est l'histoire sans grande originalité d'un pauvre bougre qui devient, en quelque sorte, gendarme malgré lui et aucpiel il arrive des aventures invraisemblables, juscpies et y compris l'arrestation d'une redoutable bande. La satire de la ]K)lice est internationale et Cantinflas y fait preuve de dons d'observations diaboliques. Autre qualité : ces films sont jwscjue im])ossibles à doublt r, les monologues du principal protagoniste étant intraduisibles. Une confrontation de A volar, joven avec Ademaï aviateur ne mancpierait pas de pi<]uant. Dans l'ensemble, le scénario de Paul Colline a été suivi fidèlement, accommodé à la manière de Cantinflas qui joue Cantinflas non Adémaï. La scène célèbre du repas de noces où Adémaï s'étrangle en poussant la romance, devient une scène haute en couleur au cours de laquelle un amoureux éconduit vient provoquer le jeune marié, Cantinflas, en un duel à la guitare à grands renforts de couplets vengeurs. A chaque échange de (juatrains, le ton s'élève entre les deux adversaires et ce duo de duellistes immobiles est tlu meilleur comicjue. En re\-anche, la scène du raid invo 41