La Revue du Cinema (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

ainsi, réussit à nous intéresser pendant cette « pathétique odyssée », comme diront les rédacteurs de publicité, dont le pathétique, hélas ! est étalé comme une laque industrielle sur votre pellicule. On finit par regretter Tassez ennuyeux mais noble documentaire de John Grierson : Garde-côte. Mais, bref, merci de nous avoir redonné Tallulah Bankhead, comédienne accomplie qui, avec votre aide, pourrait aisément devenir personnage de cinéma. Maintenant, au fait, pourquoi ne demanderiez-vous pas à votre compatriote Liam O'Flaherty de vous écrire un film un peu violent et un peu sauvage puisque, lui aussi, ne veut finalement atteindre la tragédie que par la voie du tragique « policier ». O' Flaherty est d'ailleurs un cinéaste manqué et il possède ce qui vous manque à vous, trop riche par ailleurs, l'imagination créatrice. En revanche, vous êtes fichtrement bon conteur, et délicat styliste, avec vos grosses pattes, et psychologue d'instinct ! parce qu'aimant ou sachant percer la nature humaine ! Que de force, que de dons ! qui s'éparpillent ou se gâchent sous les sunlights... Qui sait s'il n'y a pas un nouveau James Joyce qui a besoin de votre collaboration pour s'exprimer, cette fois sur l'écran et non plus sur le papier, et pour enrichir l'expression cinématographique, anecdotique, poétique, romanesque, etc. ? Fassent saint Patrick et sainte Brigitte que vous rencontriez cet homme ! Car il y a des merveilles en puissance dans votre caméra, et nous ne voudrions pas qu'elles se perdent, cher Mr. Hitchcock ! Jean George Auriol. NOTORIOUS (Les Enchaînés), film (I'Alfred Hitchcock. Scénario original et dialogue de Ben Hecht. Photographie : Ted Tetzlaff. Décors : Albert S. D'Agostino. Musique ; Roy Webb. Interprètes principaux : Ingrid Bergman, Cary Grant, Claude Rains. [Prod. R K O, Hollywood, 1946.) Le sujet de Notorious est incontestablement meilleur que celui de Spellbound : dans la mesure où le feuilleton, même le pire, ressortit plus à la littérature que l'exposé d'un cas pathologique. On peut le résumer en quelques lignes. Au lendemain de la guerre, la fille d'un espion nazi Alicia Huberman (Ingrid Bergman) pour racheter la trahison de son père et surtout par amour pour un agent américain Devlin (Cary Grant) accepte de s'enrôler dans les services d'espionnage. Les servitudes du métier l'obligent à épouser un certain Sébastian (Claude Rains), agent allemand réfugié à Rio. A la suite de circonstances assez mouvementées, celuici découvre la vérité. Il tente d'empoi sonner sa femme et celle-ci est sauvée in extremis par le bel officier qui veille jalousement sur ses jours. On retrouve ici le thème familier à Hitchcock, celui de la « victime ». : Rébecca, L'Ombre d'un doute, Soupçons, Spellbound nous montraient aussi une héroïne brutalement jetée au milieu d'un danger qu'elle ignore ou ne connaît que trop. La différence est que Hitchcock a eu soin, ici, de bien montrer qu'il ne se laisse pas prendre au piège de la facilité avec laquelle il sait agir si directement sur nos nerfs et exciter en nous une terreur et une pitié qui sont des contre-types assez dégradés des véritables passions tragiques. Cette sécheresse voulue et, pour tout dire, cette 70