La Revue du Cinema (1947)

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Laurence Olivier et Joaii Foittahie rfrt»."; Kebecca d'Alfred Hitchcock (1940). SI SPICION (Soupçons), film (I'Alfred Hitchcock. Scénario et dialogue Samson Raphaclson, d'après le roman de Francis Iles. Photographie : Harry Stradling. Musique : Franz W'axman. Interprètes principaux : Joan l'ontaine, Car\ (irant. Sigel Rruce. {Prod. R K O. Hollywood, 1941.) Le cas d'Alfred Hitchcock laisse rêveur : tant d'art, tant de savoir, tant de métier au service d'une pensée — celle des autres — le plus souvent médiocre. Il y a plus de vingt ans que ce gros homme sympathique et malin réalise des films et, si dans tous on retrouve la marque de la maîtrise, il n'y a guère que L'Ombre d'un doute dont le sujet lui ait permi de transcender la banalité et la \ulgarité quotidienne de l'écran. Comment juger un homme qui n'a jamais délivré son message personnel ? Le cinéma s'est développé grâce aux personnalités d'auteurs-réalisateurs, de Méliès à Welles en passant par Chaplin et Stroheim. Hitchcock en restant obstinément et uniquement un « metteur en scène » (pour une fois le terme semble juste) rate la royauté depuis quinze ans. Il est aussi doué (ju'un Wyler ou un John Ford, la caméra est devenu entre ses mains un objet aussi souple, aussi facile à manier qu'une plume, les mille sujets qu'il a traités posaient mille problèmes qu'il a résolu avec une déconcertante facilité, facilité qui semble sans limite puisqu'il vient de tourner en huit jours Rope, sorte de film préfabriqué, enregistré presque sans interruption et dans la suite chronologique des scènes... et pourtant qui songerait sérieusement à ranger Hitchcock dans la famille des Eisenstein et des Griffith ? Trois films de Hitchcock, parmi d'autres — Rebecca, Spellbound, Soup 73