La Revue du Cinema (1947)

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soit, le sujet conté est attachant. Une jeune anglaise de la société épouse, parce qu'il lui plaît, un séducteur équivoque, joueur (et presque tricheur) professionnel, au demeurant sympathique mais corrompu sans chance de rachat. Il trafique avec l'argent de sa femme, commet des indélicatesses et, toujours pardonné par celle qui l'aime passionnément et qu'il appelle « Monckey Face », conçoit le projet de la tuer pour toucher l'assurance sur la vie qu'il a contractée en son nom. Jusque-là ou presque, Hitchcock a suivi son auteur et le film est particulièrement heureux; le réalisateur sait à merveille reconstituer l'atmosphère de la gentry anglaise et tracer le portrait d'un coureur de dots aux vêtements bien coupés. Cary Grant et Joan Fontaine correspondent aux personnages et lorsque l'époux indigne apporte à sa femme ma lade le verre d'eau que nous croyons empoisonné, le film touche à son sommet : la succession d'images montrant Cary Grant montant un escalier, le fameux verre à la main, le visage tendu, sous un éclairage oblique, entrant dans la chambre de sa victime ; le visage de Joan Fontaine et le gros plan du verre terminant brusquement la séquence ; tout cela constitue un admirable moment de cinéma. Au même instant, le film fléchit et tombe, pour ne pas, par bête concession au public, suivre le livre où l'époux indigne empoisonne réellement sa femme qui se laisse volontairement empoisonner, vivant ses dernières minutes, envahie par un immense sentiment d'amour pour son mari assassin. On imagine que c'est pour cette scène finale étonnante et véritablement poignante d'une émotion neuve et originale, que le livre a été écrit. Cary Grant et Joan Fontaine dans Soupçons (Suspicion) d'Alfred Hitchcock (19.41). 76