La Revue du Cinema (1947)

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« S'il se lance dans r express i onn i s me avec La Chatte de la montagne (Die Bergkatze), ce Il 'est que pour en donner une caricature et pour illustrer une far:e abracadabrante ■> (voir page 12). vrai d'un état d'âme et donner un souffle d'humanité surprenant à un caractère. Ainsi dans Madame du Barry, Lubitsch fait revivre avec vigueur les événements qui entourent la mort de Louis XV et son enterrement, en les montrant seulement à travers le désespoir de la favorite, tour de force qui étonna déjà les critiques de l'époque. On retrouve son ahurissante adresse de prestidigitateur dans La Flamme où une demi-mondaine transforme en un instant l'atmosphère douteuse de son boudoir pour y recevoir l'amant qui la croit vertueuse. Pourtant, dans ses films allemands, Lubitsch, fier de savoir tirer les ficelles, fait des commentaires en images trop appuyés, il étale complaisamment les petits incidents à double entente, pour être sûr d'être compris de ses spectateurs germaniques. Pesanteur qui choque dans La Princesse aux huîtres, présentée comme une comédie légère, mais qui convient mieux à une farce paysanne comme Kohlhiesels Tbchter basée sur un grossier quiproquo (Henny Porten y interprète à la fois une jeune et jolie fille et sa sœur, lourdaude et vilaine). Arrivé en Amérique, Lubitsch déclare lui-même que le moment est venu de dire « goodbye slapstick and hello nonchalance... » et il s'efforce d'oublier la vulgarité « Konfektion ». Il essaye de devenir laconique et de ne faire qu'indiquer, comme incidemment, le double sens de suggestions visuelles. Ainsi naîtront ses meilleures trouvailles, comme, par exemple, dans le landau nuptial, l'idée d'omettre de montrer auprès du Prince étudiant le visage indifférent de celle, assise auprès de lui, qu'il vient d'être forcé d'épouser. Lubitsch sera toujours fier de pouvoir faire appel à l'imagination des spectateurs américains qui saisiront le sens d'une scène sautée à dessein. Il lui plaira de souligner pour les journalistes cette scène elliptique de La Huitième femme de BarbeBleue particulièrement réussie, selon lui : le mari furieux claque une porte, la caméra reste devant la cloison qui nous sépare de la dispute invisible pour le spectateur; à la scène suivante le couple danse, étroitement enlacé, dans 6