La Revue du Cinema (1947)

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Anne de Boleyn (1920) : le tournoi. Architecture de carton pâte, sans le mystère enveloppant des éclairages. adopta, contre ses propres goûts, des effets de mise en scène de Reinhardt, réussissant à établir une atmosphère de mystère et animant ses interprètes au moyen d'une espèce de stylisation de ballet. Toutefois, dans ses autres films allemands, Lubitsch mettra rarement en scène selon ce procédé qui consiste, à la suite d'un passage mouvementé ou dynamique, à disposer les acteurs dans un équilibre statique, en attitudes symétriques. Ce genre de composition décorative où les individus sont utilisés comme des accords dans un ensemble se distingue, du reste, de la formule expressionniste de la cristallisation ; mais on y décèle, en dehors de sa valeur artistique, la manie des ordonnances symétriques excessives, d'un peuple se contraignant à une discipline uniforme avec un désir d'harmonie générale qui, au fond, ne lui est pas instinctive. Si Lubitsch n'a pas eu le sens de la valeur expressive de la stylisation (qu'il utilisera pourtant dans Parade d'amour pour des effets comiques) il a néanmoins retenu certaines leçons de mise en scène du Théâtre des Dix-Mille. Dans ce vaste espace, il apprit à manipuler les figurants et à faire manœuvrer les foules. On en a la preuve en voyant déferler ses masses révolutionnaires ou la houle populaire du vieux Londres, vagues d'une marée humaine envahissant les ruelles et places de Paris ou entourant les murailles menaçantes de la « Tower ». La critique anglaise C. A. Lejeune a noté l'habileté de Lubitsch à faire ressortir de la foule une figure isolée autour de laquelle un espace vide suggère l'idée d'une solitude terrible; forme de composition également dérivée du style de Reinhardt. Vers la fin de sa carrière en Allemagne, Lubitsch aura l'intelligence de comprendre les avantages des éclairages à la Fritz Lang ou à la Murnau; et iL 13