La Revue du Cinema (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

années 1915 à 1922, car ce cinéma évolue dans un monde très voisin des « opérettes à la Lubitsch », genre qui s'apparente à celui qu'inspira, alors, directement, le maître de Lucio D 'Ambra : le marquis de Bugnano, député de Naples, ancien Sous-Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et appartenant à la société cosmopolite du monde diplomatique. On comprendra, d'après les citations qui suivent, pourquoi nous avons essayé d'établir une comparaison entre Lubitsch et D'Ambra. Ce dernier écrivit que le marquis « avait eu l'idée d'un cinéma luxueux, élégant, soigné dans les moindres détails, dirigé avec autant d'art que de savoir tant dans la conception que dans l'exécution qui devaient être d'un égal raffinement. Il se plaisait à faire étudier par de vrais artistes des décors aux larges lignes architectoniques qu'il meublait non d'antiquailles de bric-à-brac, mais des plus belles créations modernes des meilleurs décorateurs et ébénistes, avec de riches étoffes, des tapis authentiques et des objets et accessoires de qualité. Pour lui, habiller une vedette n'était pas une moindre préoccupation que de choisir l'emplacement idéal d'une lampe ou d'un vase de fleurs dans un salon. » « Il voulait qu'un dîner chez des gens du monde fût servi dans la vaisselle et avec l'argenterie et le linge de table de cette famille et par de véritables domestiques convenablement stylés... « « Il fut le premier à penser qu'une femme de son milieu pouvait paraître devant la caméra, non avec les gestes étudiés, conventionnels et faux des petites comédiennes, mais avec les mouvements spontanés de son élégance instinctive. Ce fut Bugnano qui invita pour la première fois des amis d'un cercle aristocratique de Venise à figurer dans une scène mondaine, à la place des habituels comparses aux plastrons douteux et aux fracs préhistoriques. « Mais il voulait encore davantage : il voulait, dans des décors somptueux et avec des acteurs raffinés, montrer un monde également nouveau par la conception du sujet et le développement des scènes. Il exigeait du cinéma l'originalité qu'il ne possédait pas encore lorsqu'il rabâchait tant bien que mal les romans célèbres et réduisait au silence des drames aussi éloquents qu'illustres. Il voulait en somme que le film se formât à l'aide de film dans l'imagination d'un poète, tournée vers l'étude du nouvel art pour en découvrir toutes les possibilités esthétiques. » Nous ne pensons pas avoir fait arbitrairement ces citations. Bugnano fut le véritable promoteur du film de fantaisie, du genre « opérettesque » où Lucio D'Ambra obtint d'heureux résultats au temps du muet. (On compte une centaine de bandes suggérées ou réalisées par lui.) En relisant les mémoires de D'Ambra (Sept ans de cinéma italien : 19171922) dans Cinéma (1937), nous ferons encore plus facilement le rapprochement entre lui et Lubitsch et entre l'aspect cinématographique de pays fabuleux comme Fantasia royaume de // re, le torri e gli alfieri (i) et I'Illyrie de La Veuve joyeuse et, en général, nous distinguerons mieux l'influence en France et en Allemagne de ce qu'on pourrait appeler le « dambrisme », — ■ influence directe ou par le truchement de metteurs en scène comme Genina et Gallone. « Au milieu des décolletés et chapeaux hauts de forme, la diva était accompagnée d'un Apollon comme Capozzi ou Serventi, Gustavo Serena ou (i) La parenté d'expression entre ce film de 191 6 et La Princesse aux huîtres de Lubitsch (191 8) a été soulignée par Corrado Pavolini : l'une La Princesse, étant « une réplique presque littérale » de l'autre [Lucio D'Ambra, pre'curseur de Lubitsch : Scénario n° I, 1935). par Luigi Chiarini dans Cinemaiografo et par E. F. Palmieri, dans Vieux cinéma italien. 36