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Le rôle de critique est assez dangereux, en particulier pour qui s'avise de vouloir l'exercer avec conscience (ce qui est plus rare qu'on ne le pense généralement), mais vouloir tirer les marrons du feu comme l'a fait Archer Winsten dans la New York Post à propos du film de Drev'er, c'est plus qu'affronter le dang.^r. c'est du don-quichottisme.
Je vais néanmoins imiter son exemple et tirer à mon tour les marrons du feu. Monsieur Henri Langlois, « en garde ! » Je n'ai jamais rencontré M. Langlois ni même correspondu avec lui bien que j'aie depuis longtemps le vif désir de connaître l'éminent Directeur de la Cinémathèque Française. Je souhaite y arriver un jour et je v'eux même espérer que, même après avoir lu ce qui suit, il aura le désir de me connaître.
Or donc, dans son article Avant-garde d'hier et d'aujourd'hui paru dans le numéro de mars de La Revue du Cinéma, M. Langlois attaque le dernier film de Hans Richter : Dreams That Money Can Buy.
Étant donné que M. Langlois est sans conteste qualifié pour parler d'un film de Richter, voyons comment et pour(}uoi
il s'est trompé dans son jugement. Il écrit : « ... car c'était vraiment se moquer du monde que de resservir en 1947 Anémie Cinéma de 1927 et d'en faire ce qui se trouve dans le crâne d'un assassin...»
Ce serait en effet se moquer du monde si c'était vrai, ce qui n'est pas. Laissons répondre Marcel Duchamp lui-même : « Il est seulement inexact que Richter a utilisé A)iemic Cinéma dans ses Dreams That Money Can Buy : les dessins qui servent de base à son interprétation cinématographique sont des disques en couleurs « Rotoreliefs » publiés dix ans après. »
M. Langlois poursuit : « Recommencer — je ne dis pas reprendre ou développer, mais recommencer — une idée du Ballet mécanique et répéter ce gag unique un quart d'heure durant ne mérite que mépris. » Ici, M. Langlois fait allusion à la deuxième séquence des Dreams, d'après une idée de Fernand Léger, où une vue d'un mannequin aux bras baissés est suivie d'une vue du mannequin aux bras levés (deux prises fi.xes animées par montage). Ceci, sur le conseil de Léger, fut répété plusieurs fois et dure
Xude Descending a Staircase. séquence de Marcel Duchamp pour le film de Hans Richter : Dreams That Monev Can Buv.