La Revue du Cinema (1947)

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« Je vous con firme mon entière confiance dans votre interpre'tation personnelle de mon scénario. S'il en avait été autrement, j'aurais dirigé le film moi-même comme vous l'aviez d'abord proposé. A toutes les critiques PASSÉES ET futures, je réponds tine fois pour toutes : toute attaque me paraît dictée par des motifs politiques, esthétiques ou commerciaux dissimulés sous le masque d'une compétence usurpée. » ( Signé) M an Ray. Que l'on ajoute cela aux déclarations de Calder et de Duchamp déjà citées et que l'on veuille bien réfléchir à ceci : L'avant-garde ne peut exister dans le vide et ce n'est pas l'honorer que d'affecter vis-à-vis d'elle une attitude « précieuse ». Si elle est détachée de ce qui est humain, en avant de quoi se TROUVE-T-ELLE ? Richter a justement essayé de la rattacher au côté humain. Siegfried Kracauer lui-même, que je considère comme le premier des critiques cinématographiques, trouve Dreatns plein de « grandes qualités ». Il a écrit dans Théâtre Arts (New York) : « En évoquant les rêves secrets contenus dans les dessins, les tableaux et les formes plastiques, Dreams That Money Can Buy ouvre la voie à la future collaboration de l'art et du cinéma. » Il dit encore beaucoup d'autres choses en faveur de ce film mais nous bornerons là notre citation. L'Associated Press a fait passer dans 1.500 journaux un long article sur l'innovation que représente le film de Richter dans l'histoire du cinéma. Et le même Archer Winsten qui défendit le Dies irœ de Dreyer contre les philistins, écrivait au sujet de Dreams... « Il y a peut-être là une surabondance d'idées, de styles et de mouvements mais cette surabondance est une preuve de vitalité en même temps qu'un mot d'ordre qui ne saurait rester ignoré. C'est presque une démonstration publique des qualités et des défauts de l'éclectisme dans l'art. Tous ceux qui cherchent à s'exprimer par le film devront étudier cette bande où M. Richter a concentré les talents les plus divers. . . Elle est polyvalente en ce sens qu'elle exprime tout pour tout le monde... » Lui aussi ajoute encore beaucoup de choses flatteuses pour Richter mais, si l'Art est éternel, en revanche la vie est courte... Pour renforcer ses arguments, M. Langlois oppose enfin à l'œuvre de Richter les essais de Maya Deren et il dit notamment que ceux-ci sont entièrement originaux. Garçon ! L'ne autre fine pour M. Langlois et permettez moi de dire ceci : un des principaux procédés employés ^ar M}^^ Deren dans ses films — le report d'un même mouvement d'un fond sur un autre — est un des plus vieux truquages connus et on le retrouve dans quantité de films d'avant-garde de l'époque 1920. N'est-ce donc pas là du plagiat pur et simple ? J'admire beaucoup les prises de vue de Hackenschmied (et non pas « Ankersmith », M. Langlois) mais leur signification m'échappe totalement; je n'y vois qu'un reflet complaisant de leur créateur avec une tendance marquée à la sexualité. Qu'une jeune brune intéressante comme M^^^ Deren cherche à s'exprimer par le film, rien de plus naturel, mais à confondre les tentatives d'auto-psychanalyse de cette jeune personne avec ce qui représente un apport original à l'art cinématographique, c'est bien autre chose... Quoi? Que l'on ne me demande pas de le définir... J'ai déjà assez de mal à essayer de rester en bons termes avec M. Langlois. Je suis aussi surpris que le jury du Festival de Cannes ait accordé en 1947 un prix aux films de M^i'^ Deren que M. Langlois le fut de voir ce même jury décerner un pri.x au film de Richter. Cela prouve-t-il quelque chose? Non. Cannes reste un endroit charmant pour y passer des vacances et rien ne peut altérer la lumière du soleil. Je connais Richter et je connais M^^s Deren. Désirez-vous que je vous les présente? C'est fait. Leurs portraits apparaissent entre ces lignes. Ne trouvezvous pas qu'ils sont bien croqués? M^i^ Deren est une fille charmante, pleine de vitalité et d'ambition, mais comparer ses pastiches à l'œuvre de Richter, c'est vouloir comparer une rangée de pots de pissenlit avec un verger en pleine floraison. En fin de compte, il faudra que vous alliez voir vous-mêmes Dreams That Monev Can Buv. Herman g. Weinberg.