La Revue du Cinema (1947)

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même libération que le burlesque américain, et ici, quand le cartésianisme perd ses droits, l'effet en est plus surréaliste que comique. De même, quand il s'agit de toucher notre cœur, Grimault préfère, aux trop grossières ficelles à manœuvrer la sentimentalité, des moyens plus intellectuels. Est-ce à dire qu'il nous émeut moins? Non sans doute. Et même l'émotion, cheminant en nous par des chemins moins habituels, nous surprend davantage. Ce renouvellement du genre par rapport aux primitifs du dessin animé exigeait naturellemant un renouvellement dans le caractère graphique des personnages en deçà de la caricature. Et il semble que Grimault ne soit pas encore arrivé à véritablement créer ses personnages. Je veux dire qu'aucun d'eux n'exist-e avec l'évidente intensité d'un Donald ou d'un Pluto. Cependant, Le Voleur de paratonnerres et Le Petit soldat sont des réussites. Le Petit soldat dure, sans qu'on s'en aperçoive, deux fois plus longtemps que les courts-métrages habituels de Disney et les réalisations précédentes de Grimault. Ce personnage mécanique, qui a tout juste a.ssez de vie pour se remonter lui-même afin de pouvoir faire ses tours devant la jolie poupée, est émouvant en soi et le fait de placer des poupées, sujets inanimés dont le visage ne peut exprimer que partiellement leurs sentiments, dans des situations dramatiques, nous touche cle façon très neuve. Enfin, rien dans ce dessin animé, auquel a collaboré Jactjuf^s Prévert, n'est comique et c'est sans doute un des seuls ouvrages de ce genre. Paul Ctriinault : Le Petit soldat. Prix du dessin (iiiime au l-'cstival de Venise, 1948. 61