La Revue du Cinema (1947)

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Que \'i\a Mexico. Scène du deuxième épisode. religieuse, sans cesser toutefois de rester fidèle à la doctrine du matérialisme dialectique. Peu de gens savent que Serge Eiscnstein et beaucoup de ses premiers collaborateurs brûlaient du désir de forger un art révolutionnaire qui soit une arme assez puissante pour détruire « l'art tout entier »; ils estimaient en effet que l'Art — et ils entendaient l'art bourgeois — .amollissant l'homme et le distrayant par des rêves, retardait sa participation active à la construction d'un monde nouveau. « Évidemment, me dit-il un jour, avec une grimace sur sa figure expressive, ce n'était qu'une illusion et tout ce que nous avons fait c'est de tomber amoureux de notre propre art nouveau. » Le contact du Mexique fit vibrer en lui la corde la plus profonde et la plus sensible, réveillant une faculté d'émotion qu'il avait toujours cherché à dissimuler par pudeur et par une extrême timidité; là il eut l'impression de « ne faire qu'un avec les Indiens », selon sa propre expression, et c'est pourquoi il vécut au Mexique en écoutant plus librement son cœur, peut-être, que nulle part ailleurs. Ainsi Eisenstein, ([ui s'était longtemps efforcé de soumettre sa très viv^e sensibilité à sa raison, acquérait peu à peu la puissance de l'artiste capable II