La Revue du Cinema (1947)

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... La découverte de cette composition a spo)itanee o eut iiiir faraude iii/ltieiice siiy ses nouvelles conceptions de style. (Cj. pages 12 et 13.^ Eiscnstein photographia troi.s figures do la Fête-Dieu — hommes masqués symbohsant la puissance espagnole — qui balançaient leur épée en avant et en arrière en cadence puis, avant de déposer leurs armes, formaient un triangle renversé. Ce plan devait venir immédiatement après l'image des trois péons, disposés en triangle sur un monticule, en attcr.dant de creuser leurs propres tombes. On peut voir cet effet de montage dans '/"/;;/(' llie Stni, encore qu'Eisenstein lui eût certainement donné un rythme différent. Dans certains cas, toutefois, la composition des plans fut inipro\ùsée. Reprenons la même scène : quelques plans plus loin, on voit les condamnés contraints de descendre dans leurs tombes, ensevelis jusqu'au cou. Eisenstein me raconta (pi'il n'avait pas préparé la position exacte des trois tombes, les unes par rapport aux autres, et qu'il avait indiqué trois endroits au hasard; puis soudain il s'aperçut qu'il avait fait involontairement un nouveau triangle qui correspondait non seulement aux vues en question mais aussi à la disposition de la scène de la crucifixion symbolique, scène qui fait partie d'un épisode précédent et se place, dans le temps, à une autre épocpie. La découverte de cette composition « spontanée « eut une grande influence sur ses nouvelles conceptions de style. Il en tira comme conséquence que des figures de base comme le triangle correspondaient chez l'artiste à certaines émotions profondes qui, ensuite, pouvaient être ressenties avec force par le spectateur, — même si celui-ci n'avait pas nettement con.science de la signification cachée ou du symbole initial exprimés dans la composition de l'image. 13