La Revue du Cinema (1947)

Que \'i\a ^lexico. Le supplice du peon. son a\ cnturc mexicaine. Comme je l'ai déjà dit, Eisenstein croyait ([ue le propre de son génie était d'engendrer la catastrophe, sentiment qui datait de l'épocjuc où Upton Sinclair confia Que Viva Mexico à Sol Lesser. Les années passant, il s'adonna do plus en plus aux recherches théoriques et à l'enseignement. Il avait encore pourtant de nombreux projets et parfois l'espoir renaissait en lui. II ne put cependant jamais se libérer de ce sentiment de fatalité ni de l'attachement sentimental ([ui l'unissait au Mexique et aux gens avec (jui il y avait travaillé. Je regrette profondément de n'avoir jamais revu Eisenstein après mon voyage au Mexique. Je lui écrivis longuement mais ce n'était pas la même chose que de pouvoir lui dire, les yeux dans les yeux, combien il était aimé et apprécié et (luel souvenir on conservait de lui là-bas. Mais aurais-je trouvé les mots capables de traduire fidèlement ce que disaient encore sur lui les paysans indiens, sept ans après son départ. Le vrai Serge Mikhaïlovitch Eisenstein, l'être humain que ne pourront jamais oublier ceux qui l'ont bien connu et qui l'ont tant aimé, ne pouvait être enfermé dans le cadre rigide d'une société donnée. Il était à la fois en retard et en avance sur son temps. Les Indiens du Mexique reçurent comme un des leurs cet homme étonnant 17 2