La Revue du Cinema (1947)

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ViTTORio de SiCA : Le \'olcur de bicyclettes. « Le rcalisuie se conteuie, dans son désir de faire vrai, vivant et naturel, de la re'alité de sens commun. » (Page 31 J disons le mot, de l'apparition d'un homme dans le monde. Je peu.x même, pour la beauté du jeu, y intercaler la naissance simultanée d'une portée de chatons. Tout le monde criera au réalisme! Mais si je me contente de filmer le père, présentant glorieusement son fils à ses amis, comme Napoléon portant le Roi de Rome au balcon des Tuileries, personne ne songera à ranger cette séquence sous la bannière du réalisme. Cependant cette première apparition publique de celui qui doit devenir un homme, et la joie du père songeant au passé et supputant l'avenir, font tout aussi bien partie de la réalité de notre vie. Le réalisme implique donc actuellement, à nos yeux, une arrière-pensée philosophique assez étroite. Il n'attribue de valeur privilégiée qu'au physiologicpie, à l'instinct, à la chair, et à toutes les conséquences du règne de la chair — ce en (juoi il a tort. Lorscjuc nous vovons, dans les grands films de propagande soviétiques, une armée de tracteurs rangés en pacifique bataille sur la plaine immense, nous avons une impression, non pas de réalisme, mais d'épopée. C'est l'épopée de l'intelligence et de l'obstination, de la technique et du labeur, du courage et de la solidaritéface à la vaste terre offerte. Cette épopée n'est ni songe ni évasion, elle fait partie de notre humaine réalité. Est-ce quevson expression artistique ne mériterait pas le nom de réalisme? Et quand Marcel Proust recherchait l'essence des choses, n'approfondissait-il pas la réalité et ne faisait-il pas du réalisme? Le réalisme révolutionnaire est beau parce qu'il combat le mensonge d'un 29.