La Revue du Cinema (1947)

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endroit, tandis que l'image de pauvres bougres harassés, dans une cabane sordide, traduirait la millénaire réalité de la vie pax'sanne. Le réalisme simplifie la réalité. Même quand il dépeint très minutieusement le particulier, c'est pour y retrouver les traits généraux de la médiocrité humaine. Au surplus il se contente, dans son désir de faire vrai, vivant et naturel, de la réalité de sens commun. Le trouble qui nous porte à chercher l'intime visage de la réalité n'a rien à voir avec le réalisme. Et c'est la secrète raison qui nous fait trouver en Marcel Proust un réaliste lorsqu'il décrit les équivoques démarches de M. de Charlus, et non pas lorsqu'il retrouve le temps perdu et ressaisit l'essence des choses. Sans doute l'artiste réaliste connaît-il l'inquiétude ontologique; il voudrait saisir le réel dans toute sa signification profonde, communier avec ce monde qui le baigne, en offrir, dans son œuvre, non pas l'image mais l'être. Il est alors conduit à renoncer au.\ procédés du réalisme, à redevenir poète. Rappelons-nous, entre mille retours du réalisme à la poésie. Le Carnaval des enfants, de Saint-Georges de Bouhélier, ou le port, dans l'Opéra de quat'sous. C'est à la poésie aux fuyantes techniques, à l'inexplicable poésie, que nous devons la plus sûre conscience du réel — • et n'est-il p)as paradoxal que l'ultime effort tenté pour dégager l'esprit de toute tricherie ait pris le nom de « surréalisme »? Philippe F-viré-Fremiet.