La Revue du Cinema (1947)

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faut le faire apparaître dans le corps qu'il occupait de son vivant et tel que ceux qui l'ont connu puissent s'en souvenir. Il suffit du reste de se reporter aux paroles que Shakespeare lui fait dire pour se rendre compte qu'il a conservé son caractère d'homme et de roi. Je voudrais donc soutenir que Macbeth réalisé par Orson Welles en dehors de toute tradition, avec des bouleversements évidents dans l'ordre de certaines scènes et dans des décors et des costumes de fantaisie pure, est en réalité bien plus fidèle à l'esprit de Shakespeare que YHamlct de Laurence Olivier. Macbeth représente véritablement, d'ailleurs, une pièce à part dans l'œuvre shakespearienne. Post-romantitjue avant la lettre, Macbeth est déjà une œuvre symboliste. Orson Welles a voulu dégager de l'œuvre avant tout l'antas^'onisme entre les forces du Bien et du Mal (jui y sont contenues de façon évidente. Les forces du Mal, ce sont les sorcières. Elles sont aussi peu concrètes que possible : des ombres ou, mieux, des condensations de brouillard. On entend surtout leur voix : le verbe se fait action. La scène du chaudron prend l'aspect d'un envoûtement de Macbeth et ouvre le film au lieu de se trouver vers le milieu de l'œuvre. En outre, au lieu de terminer sur le sacre du fils du Duncan, après la mort de Macbeth, Welles nous fait encore distinguer les silhouettes funestes énonçant, pour clore le drame, une réplique située en réalité dans la ])rtmière scène de la pièce : i The char m' s itoinid itp! » Le charme s'accomplit... Les forces du Bien, diffuses dans la pièce, sont ici plus manifestes. Il a sutïi Scène d'un autre Macbeth américain, produit et interpre'té en ig^ô par un jeune cinéaste de Chicago qui semble vouloir marcher sur les traces d'Orson Welles : David Bradley. Mis en scène par Thomas A. Blair et tourné sur pellicule de i 6 mm., c'est un film hors commerce de faible budget et de grande ingéniosité que nous souhaitons voir projeter en Europe. 6r.