La Revue du Cinema (1947)

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pour cela de faire jouer trois rôles de second plan par un même acteur ou plus exactement de fondre trois personnages en un seul qui devient un ecclésiastique. Car, pour rendre cet antagonisme plus effectif; Welles n'a pas craint démettre l'action dans un climat de barbarie hallucinant encore accentué par l'accent écossais archaïque qu'il prête aux personnages. Le château de Macbeth est un palais de troglodytes, c'est le repaire du Roi de la Montagne de Peer Gvnt. L'ameublement des salles, les vêtements des personnages, le climat général pourraient convenir au Crépuscule des Dieux... Certes, nous sommes loin du théâtre élizabéthain et de sa tradition, mais il semble que les moyens de mise en scène en usage au XVII^ siècle n'aient guère pu satisfaire Shakespeare, pas plus que ceux du XIX^ ne purent satisfaire Wagner. On doit en tenir compte. Notons aussi l'idée qu'eurent simultanément Olivier et Welles dans Hamlet et Macbeth; l'utilisation de la pensée monologuée pour les grandes tirades aussi bien que pour les a parte. Les deux monologues, « To be or not to be » d'une part et « Is this a dagoer xmhich I see before me » d'autre part, sont enregistrés après coup, accompagnant des plans presque immobiles des visages d'Olivier et de Welles. Ainsi, la sobriété de ce que l'on voit forme avec l'intensité de ce que l'on entend un contraste qui accroît considérablement l'émotion. Enfin, on ne saurait passer sous silence l'extraordinaire tour de force que constitue la photographie en un seul plan de la scène complète où le prêtre transfuge du château de Macbeth chez les partisans du fîls de Duncan vient annoncer à Malcolm l'as assinat de sa femme et de ses enfants. Les personnages sont rigoureusement immobiles et la caméra se déplace pour les découvrir successivement dans des positions différentes les uns par rapport aux autres, ces positions étant l'expression la plus sensible possible de leurs sentiments relatifs. En conclusion, on peut dire que la différence fondamentale entre les deux adaptations cinémiatographiques A'Hamlet et de Macbeth réside dans l'intention même des réalisateurs. Alors qu'Olivier a simplement cherché et réussi à renouveler une mise en scène théâtrale parle cinéma, Welles s'est efforcé de repenser chaque moyen dramatique mis en œuvre par Shakespeare en fonction du nouveau mode d'expression. On conçoit que le résultat puisse dérouter un tant soit peu les traditionnalistes mais satisfaire les vrais amateurs de Shakespeare. Jacques Bourgeois. HAMLET, d'après la tragédie de William Shakespeare. Adaptation et réalisation de L.\URENCE Olivier. Photographie : Desmond Dickinson. Décors et costumes Roger Furse. Musique : William Walton. Interprètes : Laurence Olivier (Hamlet), Eileen Herlie (Gertrude), Jean Simmons (Ophélie), Basil Sidney (Claudius), Félix Aylmer (Polonius), Norman Wooland (Horatio), Terence Morgan (Laerte), etc. (Prod. ïwo Cities, Londres, 1947.) MACBETH, d'après la tragédie de William Shakespeare. .Adaptation et réalisation d'ORsoN Welles. Photographie : John L. Russell. Décors et costumes : Orson Welles et Fred Rittei;. Costumes féminins : Adèle Palmer. Musique : Jacques Ibert. Interprètes : Orson Welles (Macbeth), Jeanette Nolan (Lady Macbeth), Donald O'Herlihie (Macduft), Erskine Sanford (Duncan), Roddy MacDowalî (Malcolm), Edgar Barrier (Bancjuo), Alan Napier (un prêtre), Feggy Webster (Lady Macduff). {Prod. Mercury, Hollywood 1948). 62